Les Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités se dérouleront du 19 au 26 juillet, sur le campus de Luminy, à Marseille.
On ne répétera jamais assez, les UEEH s’imposent au fil du temps comme LE rendez-vous LGBT de l’été ! Il s’agit de la onzième édition des UEEH. Depuis la première édition qui s’est déroulée en 1979 et bien avant l’essor actuel de ce que l’on appelle les « Gay Studies », les UEEH ont comme objectif de promouvoir un cadre ouvert de débat, de rencontre, de mémoire, et d’éducation ou peuvent s’inscrire les sensibilités de la « communauté gay et lesbienne » et des courants proches. Le succès des UEEH dépasse les frontières des initiéEs et universitaires et mêle dans un même esprit de découverte et de partage chercheurs, militantEs associatifs et profanes.
Marie-Paule et Bruno ont répondu aux questions de CitéGay qui sera une nouvelle fois partenaire de l’évènement LGBTQ de l’été.
CitéGay : Bonjour Bruno et Marie-Paule, pour ceux qui ne connaissent pas encore les UEEH pouvez-vous présenter cet événement ?
Bruno : Les Universités d’été ont été créées en 1979. Après quelques années d’interruption, elles ont repris en 1999. Il s’agit d’une manifestation unique pour les LGBT. Pendant une semaine, des gays, lesbiennes, bi et trans se retrouvent sur le campus universitaire de Luminy, à Marseille. Là, nous avons une articulation d’ateliers (de réflexion ou ludiques), d’expositions, de soirées festives. Les participantEs viennent de France, d’Europe et d’ailleurs. Et nous invitons des délégations de pays où la situation des LGBT est difficile, comme la Turquie, la Pologne, la Serbie etc.
CitéGay : Les UEEH fonctionnent sur un mode participatif avec tous les acteurs LGBTQ : associations, intervenantEs, militantEs, institutionnels, entreprises LGBTQ, simples participantEs¦ c’est cela la réussite des journées ?
Bruno : Effectivement, la réussite des UEEH, que nous avons baptisées rencontres Lesbigaytransqueers, terme plus compréhensible pour les non-francophones, est une alchimie entre les projets de toutEs les participantES. Cela va d’une conférence animée par un chercheur comme Louis-Georges Tin à une soirée dansante animée par l’association des Pop’in Gays en passant par un cycle cinéma préparé par Florence.
Marie-Paule : Concernant le soutien d’entreprises, nous sommes à ce jour soutenu par peu d’entreprise (CitéGay, PEBEO, SNEG), il semblerait que les sujets que nous abordons ne les intéressent pas à moins que ce soit notre association, on ne sait pas vraiment et nous en faisons simplement le constat.
CitéGay : Combien de personnes, intervenantEs, conférencierEs et participantEs sont attenduEs cette année?
Bruno : Entre 400 et 550, légèrement en hausse par rapport à 2004. L’une de nos particularités est de ne pas faire de distinction entre les participantEs et les conferencierEs. ChacunE participe, en fonction de ses compétences et de ses envies, à la bonne marche de la semaine. Ainsi, le bar fonctionne sur la base du bénévolat des participantES, comme l’entretien, l’accueil et les inscriptions..
CitéGay : Quels seront les thématiques majeures abordées et les points forts pour cet été ?
Bruno : Cette année, le point culminant sera le colloque consacré au féminisme (« Féminismes et question de genre : le corps en batailles) qui se déroulera à la Cité des associations de Marseille, sans doute le vendredi 22 juillet.
Marie-Paule : Les autres points que nous pouvons considérer comme forts seront les cycles « transexuelLEs », « lesbiennes » et « internationalEs » sur lesquels nous avons particulièrement travaillé cette année. Se questionner ensemble sur le monde LGBT ne peut se faire sans la prise de parole des groupes internationaux. Fort de notre expérience de l’année dernière, nous l’avons amplifié et des groupes de Turquie, de Moldavie, d’Espagne, du Portugal, de Pologne et d’ailleurs seront présents pour nous transmettre leur vision et leur problématique.
CitéGay : Comme Présidente, de quoi es-tu la plus fière quand tu regardes les éditions précédentes et celle à venir et, a contrario, sur quel point tu as rencontré des difficultés ?
Marie-Paule : Si je suis fière aujourd’hui, c’est d’une chose en particulier : faire partie d’une troupe qui travaille durant l’année pour permettre ces rencontres en se remettant en question à chaque fois pour permettre une vrai mixité. Le conseil d’administration est composé de peu de personnes actives et toutes très différentes ! C’est un vrai défi chaque année de réussir ce projet tant par la composition du C.A. que par le manque de force vive. Je suis très fière d’être unE des maillons de la chaîne humaine des UEEH. Nous sommes là parce que d’autre ont eu l’idée folle un jour de créer ce projet « humain » et parce que nous aussi nous y croyons! Aborder des sujets telle que la visibilité transsexuelle, le féminisme, la solidarité Internationale, la visibilité lesbienne et tout cela présenté par les protagonistes Elles-mêmes est un vrai défi que nous relevons ! Je suis donc fière de faire partie de cette aventure.
CitéGay : Pas que du sérieux non plus, pour ceuxCELLES qui ne connaissent pas encore les UEEH, pouvez-vous présenter l’ambiance et le côté festif qui accompagne traditionnellement les journées ?
Bruno : Ateliers d’écriture, ateliers vidéo autour du genre, soirées musicales avec des Dj’s et des associations ou cabarets de chanson, spectacles de théâtre par des LGBT sourdEs et entendantEs, les soirées des Universités sont à l’image de la Semaine, très mélangées. Tous les styles, toutes les formes, tous les genres.dans le respect des différences et des cultures de chacunE.
Marie-Paule : Ces soirées sont vraiment magiques. On se retrouve ensemble et on discute des thèmes qui nous relient ou par moment nous éloignent entre deux verres ou deux danses et tout prend un autre chemin, on partage. Je dois avouer qu’après une journée à travailler sur la logistique, j’apprécie ces moments de vraie détente.
CitéGay : Pour finir et pour convaincre ceuxCELLES qui ne le sont pas encore de rejoindre les UEEH cet été, que diriez-vous en quelques mots ?
Bruno : Notre meilleure publicité est faite par cellEs qui ont déjà participéEs aux Universités. Echapper pendant quelques jours à la pression « hétéronormative », rencontrer des personnes d’origines, de culture et de vécus multiples, le tout dans un cadre géographique exceptionnel (les calanques marseillaises). que dire de plus ?!?
Marie-Paule : Les UEEH avant tout cela se vit, en parler c’est déjà les réduire car l’émotion est telle que l’on ne peut pas la partager avec les mots.
Rendez-vous sur le site des UEEH pour toutes les informations, inscriptions, démarches.
Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités 2005
Rencontres lesbigaytransqueers
19-26 juillet 2005- campus de Luminy (Marseille-France)
