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THE GIFT

Gift giver : Séropositif qui fait « cadeau » du VIH
Bug chaser : Séronégatif qui cherche à être infecté par le VIH
Barebacking : Relations sexuelles volontairement non protégées

Après la panique du début de l’épidémie, l’idée – fausse – que le sida est aujourd’hui une maladie contrôlée a fait son chemin dans les communautés gays malgré les effets secondaires des multi thérapies, leur coût et la tendance du virus à devenir résistant. Les campagnes de prévention, en cherchant à ne pas stigmatiser les malades, ont atténué la peur de la contamination et permis une certaine érotisation du virus, associé au sexe plus libre. A la faveur de la règle don’t ask, don’t tell (ne rien demander, ne rien dire sur son statut sérologique) se sont répandues les conduites à risque comme le barebacking, le sexe sans protection, notamment chez les jeunes de la génération post-sida.

Dans ce contexte, The Gift enquête sur le phénomène particulier de contamination intentionnelle par le VIH dans les communautés gays américaines où la séropositivité s’est banalisée au point de devenir la norme. Certains – les bug chasers – cherchent à être contaminés par le virus, croyant être ainsi mieux intégrés, libérés du doute et sexuellement plus libres ; d’autres – les gift givers – sont prêts à le leur transmettre.

« Mon point de départ était de savoir pourquoi et comment des gays qui se sont protégés pendant des années arrêtaient de le faire, » explique Louise Hogarth, la réalisatrice. Elle a choisi de s’intéresser au phénomène de contamination intentionnelle car c’est « au minimum un symptôme » du fait que l’attitude vis-à-vis du virus a changé, au point qu’une « large proportion de population n’a plus suffisamment peur du sida pour s’en protéger, ni le moindre désir d’en entendre parler. »

Mêlant interviews de jeunes bug chasers, d’activistes et de malades de la « première génération, » The Gift tente de surmonter les divisions au sein de la communauté et nous rappelle qu’au-delà de ces pratiques exceptionnelles le sida est plus que jamais un sujet d’actualité et une maladie mortelle.

The Gift, qui a été diffusé sur Pink TV en janvier 2005, est depuis deux ans régulièrement programmé dans les festivals gays et lesbiens du monde. Il n’a pourtant que très peu été diffusé en France.

The Gift (2002) – Etats-Unis – Un film écrit et réalisé par Louise Hogarth
DVD 5 – PAL – Zone 2 – Couleurs – Tous publics – Durée du film : 62′ – Format image : 1.33 – Format vidéo : 4/3 – Format audio : Version originale mono – Sous-titres : Français – Montage : Mario del Bello – Image : May Rigler – Musique : Tom Batoy et Franco Tortora – Produit par Louise Hogarth – Production : Dream Out Loud Productions

« En Europe comme aux Etats-Unis, les gays se protègent moins du sida. Ce triste constat, qu’expliquent à la fois l’arrivée des trithérapies en 1996 et la baisse des efforts publics et associatifs en matière de prévention, est aggravé par un phénomène marginal mais très préoccupant : le bareback. C’est le sujet du film de Louise Hogarth.
«Gift giver» : séropositif qui offre en «cadeau» le virus du sida. «Bug chaser» : séronégatif qui cherche délibérément à être infecté par le VIH. «Barebacking» : relations sexuelles volontairement non protégées. Louise Hogarth assène ces quelques définitions en préambule de « The Gift ». La réalisatrice américaine a consacré deux ans et demi de sa vie à ce nouveau phénomène : la tentation de la contamination volontaire. Construit sur la base de témoignages de gays fidèles au safe sex et d’autres qui ne le sont plus ou pas, le film donne la parole aux deux parties, cherchant à comprendre ce qui les relie. Pourquoi certains gays préfèrent-ils devenir séropositifs plutôt que de se protéger ? Pour répondre à cette question centrale pour la prévention, Louise Hogarth s’est tournée vers le psychologue californien Walt Odets, dont le témoignage est au cour même du film. Auteur de « In the Shadow of the Epidemic » (publié en 1995 aux États-Unis et jamais traduit en France), Walt Odets est le premier à avoir énoncé la théorie de la culpabilité du survivant et proposé quelques pistes de réflexion sur le rôle des séronégatifs dans la prévention. Dans le film de Louise Hogarth, Walt Odets explose de douleur quand il raconte comment son ex-boyfriend, aujourd’hui disparu, lui a annoncé qu’il était séropositif. « The Gift » est chargé d’émotion. Personne n’a cherché à faire le même travail d’enquête en France. Montré dans plus de 130 festivals à travers le monde, « The Gift » n’aurait jamais pu sortir en France sans l’acharnement de Didier Lestrade, journaliste, co-fondateur d’Act Up-Paris et du magazine Têtu, qui a organisé la première projection du film à Paris et qui a invité Louise Hogarth à venir le présenter. « The Gift » peut à la fois servir de catharsis et d’outil de prévention. Mais le déni est l’allié du bareback. En janvier 2005, dans une longue interview à Têtu, Louise Hogarth ne cachait pas son pessimisme : « Même les gens qui ont vu leurs amis mourir ne croient plus aujourd’hui que l’on meurt du sida. Même les gens qui ont connu des malades ne croient plus à la réalité de la maladie. Les gays se mentent à eux-mêmes, et ils mentent aux autres. (.) La base même de cette communauté s’effondre : il n’y a plus de confiance, d’amour, d’intégrité. » »
Thomas Doustaly – TÊTU

En éditant ce film en DVD et en le proposant au tarif accessible à tous de 9.99 Euros, MK2 Editions s’engage à offrir à ce film militant une large diffusion. Sortie le 30 mars 2005





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