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Mamère, le couperet tombe

Le ministre de l’intérieur, Dominique de Villepin, n’aura pas attendu longtemps avant de sanctionner l’impétueux officier d’état civil de Bègles qui a célébré le premier mariage Gay de France.

Ainsi, le locataire de la Place Beauvau a motivé la décision de suspension d’un mois des fonctions de Maire de Noël Mamère « par sa décision de ne pas respecter l’interdiction de célébrer une cérémonie de mariage entre deux personnes du même sexe qui lui avait été faite par le procureur de la République».

Cette décision, rarissime, vise autant à affirmer l’autorité du gouvernement, à envoyer un message clair à destination des maires qui seraient tentés de répéter des cérémonies de même nature qu’à calmer les parlementaires de droite qui réclamaient la tête de Mamère.

L’élu vert a déjà annoncé qu’il saisirait le tribunal administratif de Bordeaux pour contester cette sanction. Il appartient à l’autorité judiciaire administrative et à elle seule de se prononcer sur la légalité de la sanction prononcée et de sa proportionnalité par rapport aux faits incriminés.

Plus étonnant est le second point avancé par le ministre de l’intérieur pour motiver la décision de sanction administrative soit le reproche fait d’avoir donné une « une publicité très grande à la cérémonie qu’il présidait, le maire de Bègles a volontairement aggravé la faute qu’il commettait ». Autant une sanction peut être justifiée sur le terrain juridique, autant le second argument, factuel, politique et idéologique avancé par le ministre de l’intérieur est illégitime. Ce n’est pas en demandant à des élus locaux de garder le doigt sur la couture du pantalon que l’exécutif participera au respect des règles du débat démocratique.

Aussi, la communication du gouvernement sur les questions LGBT se résume à « un pas en avant, deux pas en arrière ». Matignon annonce une rencontre avec l’Inter-LGBT après la présentation hasardeuse du projet de loi sur la pénalisation des propos homophobes et, de l’autre côté, l’exécutif joue du bâton et marque une fin de non recevoir à tout débat sur le mariage entre personnes de même sexe.

In fine, c’est une Marche des Fiertés fortement revendicative qui se prépare, plus de 500 000 personnes étant attendues le 26 juin prochain dans les rues de Paris.





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