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Gina Lollobrigida connaît aussi l’art du marteau et du burin

Pendant trente ans, l’inoubliable Esmeralda de Notre-Dame-de-Paris, le chef-d’ouvre cinématographique de Jean Delannoy, a gardé le secret le plus absolu. Gina Lollobrigida, à mille lieux du personnage caricatural, se révèle une artiste étonnante, aux talents multiples. C’est à Paris, là même où elle a connu la première fois le succès, que la star italienne a baissé le masque. Difficile d’imaginer la reine de Sabbat marteau et burin en mains, pulvérisant le marbre pour faire apparaître un ange. Et pourtant, l’actrice est aussi sculpteur. La Monnaie de Paris lui rend hommage en présentant jusqu’au 7 décembre une rétrospective de son ouvre. Dans une scénographie tout de rose et de lambris dorés, Gina Lollobrigida a réunit une cinquantaine de sculptures en marbre et en bronze, très proche de la statuaire grecque et inspirée de ses rôles, de l’enfance et de la paix, extrayant de la matière aussi un bestiaire attachant.

Pourquoi avoir tant attendu avant de dévoiler votre ouvre ?

– Je voulais me sentir prête. Cela a pris de nombreuses années. Aujourd’hui, je suis heureuse de faire partager mon travail. J’ai puisé mon inspiration dans mes expériences personnelles et mes émotions. Quand je fais quelque chose, au cinéma ou dans le secret de mon atelier, c’est avec toute mon âme et mon enthousiasme. Je veux continuer encore longtemps comme cela.

D’où vient cette passion ?

– Mon amour pour le dessin et les arts plastiques remonte à mon enfance ? j’avais à peine treize ans lorsqu’un de mes dessins a été publié dans le journal italien Topolino. J’ai fait mes études à l’école des beaux-arts de Rome. Ma rencontre avec Vittorio de Sica a tout bouleversé. J’étais plus curieuse qu’intéressée par le cinéma. Mon désir de me dédier à la sculpture ne pouvait rester en sommeil. Il est réapparu à la naissance de mon fils Milko.

Regrettez-vous le cinéma ?

– J’ai toujours préféré la sculpture au cinéma. Je me suis donnée au septième art mais je ressentais du chagrin tous les jours. Je ne regrette pas cependant pas cette période mais quand le cinéma a changé, j’ai décidé de retrouver ma passion. Je suis très heureuse aujourd’hui ainsi. Le destin m’a conduit sur la route du cinéma. Il y avait une raison. Avec cette aventure inattendue, j’ai grandi. L’expérience sert ma sculpture qui est un art très difficile exigeant de la maturité.

Souhaitez-vous revenir un jour devant les caméras ?

– Quand j’ai compris que le cinéma ne faisait plus rêver, je suis partie. Je suis nostalgique de cette époque. Je ne crois pas que je reviendrais à l’écran. Sauf pour une raison très particulière mais je ne veux pas le dire car il ne faut pas tout dire.

INTERVIEW : JEAN-FRANCOIS GUYOT

Gina Lollobrigida, sculpteur – jusqu’au 7 décembre, Hôtel de la Monnaie de Paris. Projection permanente de la version originale de « Notre Dame de Paris ».





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