in

Natalie Dessay reine d’Egypte

C’est l’un des événements majeurs de la saison lyrique, peut-être même l’Evénement. Le spectacle étant hors abonnement, j’ai tenté, en vain, il y a quelques mois, d’acheter des places à l’Opéra de Paris. On m’a répondu poliment qu’il s’agissait d’un événement mondial, que les places s’étaient arrachées, de Tokyo à New York, que les amoureux de la Dessay et les chroniqueurs lyriques se précipitaient de la terre entière, etc, etc…

Bref, même abonné, je n’avais plus qu’à aller me faire…. inscrire sur une liste d’attente. Je me suis senti un peu comme un jeune de Saint-Denis à qui un videur de boîte explique qu’il n’est pas inscrit sur la liste des invités. Mais heureusement qu’il y a quelques lots de consolation.

Le 7 février, il sera déjà possible d’assister, dans les salles UGC, à la diffusion de la représentation en direct de Garnier. La même chose quelques jours plus tard, sur Mezzo.

Avant l’intégrale et le DVD, Virgin Classics vient de sortir ce disque superbe que j’écoute en fermant les yeux, en imaginant les ors de Garnier et la belle mise en scène de Laurent Pelly. Avec Natalie Dessay, difficile de trouver des mots justes hors de la banalité et de la dithyrambe. Mais la simple écoute du disque suffit à saisir ce qu’ont noté la plupart des premiers et heureux spectateurs, à savoir la prodigieuse palette sonore et interprétative de la soprano, à la fois cajoleuse et arrogante, sensuelle et ambitieuse, douce et perverse. Sa voix est au zénith, prodigieuse d’agilité dans les vocalises, envoûtante dans les airs les plus doux.

Reprenant les airs principaux de Cléopâtre, l’enregistrement permet de suivre le fil de l’opéra. Tour à tour narcissique et ambitieuse, Cléopâtre exprime sa certitude que César succombera à ses charmes (Tutto puo donna vezzosa), puis son anxiété de ne pas parvenir à ses fins (Venere bella). Elle se déguise alors en allégorie de la vertu pour subjuguer l’Empereur dans un air sensuel et extatique (V’adoro pupille), épanche son angoisse de le savoir au combat dans l’un des plus célèbres lamentos de Haendel (Se Pieta), après avoir déployé de fabuleuses vocalises dans l’acrobatique Da tempeste.

L’accompagnement d’Emmanuelle Haïm et de son Concert d’Astrée est tout simplement parfait.

JEF pour CitéGAY ( http://jefopera.blogspot.com/ )




Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Montpellier : Hélène Mandroux propose à Florent et Tito de les marier

Sauna, le musical chaud !