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Le STRASS ne se satisfait pas des dclarations de la Ministre de la Sant concernant les trans’





Le STRASS ne se satisfait pas des dclarations de la
Ministre de la Sant concernant les trans’


Ni affectation psychiatrique ni trouble de l’identit !

Les trans’ ne sont malades de rien du tout !


A l’occasion de la journe mondiale contre
l’homophobie, qui cette anne a pour thme la lutte contre la transphobie, le
STRASS tient joindre ses forces ce combat qui touche une grande partie des
travailleuSEs du sexe. 

A la veille de cette journe, c’est par une
dpche AFP que nous apprenons la dcision du ministre de la Sant de ne plus
classer la « transsexualit comme affectation psychiatrique ».
Or, dans la
suite de cette dpche, la porte parole de la ministre continue de parler de
« troubles de l’identit de genre ».

Nous notons d’abord que l’Etat
franais s’obstine user d’un vocabulaire pathologisant face aux personnes
transidentitaires, bien que depuis des annes, la communaut trans’ prfre
parler de transidentit plutt que de transsexualit, et ne considre donc pas
cette identit de genre comme un trouble.

Mais ce que nous craignons
surtout la lecture de cette dpche, c’est que cette dclaration ne soit qu’un
effet d’annonce de plus et que le dcret en question ne change rien en bien,
voire tout en mal. Que ce dcret ne fera que changer le nom de la
pathologisation impose aux trans’, mais qu’il signifie une rgression au lieu
d’un progrs : savoir que l’Etat franais continue d’exercer sa tutelle
pathologisante sur les personnes transidentitaires, mais en leur rendant en mme
temps encore plus difficile l’accs aux traitements. Traitements dont ces
personnes n’ont parfois besoin que parce que la transphobie avre de l’Etat
franais lui-mme, est bien vivante et active, et leur rend la vie impossible. A
titre d’exemple, l’Etat impose la strilisation des personnes trans’ comme
condition d’obtention du changement d’Etat civil.

Nous craignons donc
qu’il ne s’agisse une fois de plus d’une mesure visant dsengager l’Etat
franais de ses responsabilits tout en renforant le contrle discriminatoire
qu’il exerce sur des catgories de personnes qui le « drangent ». 
Nous
exigeons :

la fin du « parcours » pathologisant que l’Etat franais impose
en toute illgalit, les trans’ n’ont pas besoin de l’avis de prtendus experts
pour savoir qui elles/ils sont. Il n’y a aucun besoin de classer les trans’
comme « malades » pour assurer la prise en charge de leurs traitements : l’Etat
franais finance bien par exemple les traitements occasionnes par la grossesse,
sans pour autant considrer celle-ci comme une maladie.
un accs libre et
sans condition  aux soins, sans classement comme malades mentaux, que ce
soit sous forme d’une « affectation psychiatrique » ou sous le nom de « trouble de
l’identit de genre ». Et sans d’ailleurs tre classs sous aucune autre
dnomination pathologisante tout court : les trans’ ne sont malades de rien du
tout. Leurs souffrances sont exclusivement le produit de la transphobie de
l’Etat franais et de la socit qui les entoure.
Nous exigeons donc que
l’Etat franais paie rparation des dgts que sa transphobie fait dans nos vies
depuis des dcennies.

Les vraies questions que nous posons :

A
quand des droits civiques gaux pour les trans’?
A quand l’abolition du
premier chiffre du numro de scurit sociale, qui  stigmatise et exclut de
fait du march de l’Emploi ? 
A quand le changement d’ tat civil sur
simple demande ?
A quand des droits familiaux et parentaux gaux ?
A
quand le droit de vote des trans’ indpendamment du genre que mentionnent leurs
papiers d’identit ?
A quand une vraie politique d’ducation publique contre
la transphobie et l’homophobie de la part de l’Etat franais ?
A quand la
fin des violations par l’Etat Franais de la Charte Europenne des Droits
Humains, notamment face aux personnes transidentitaires ?
(lire :
http://www.coe.int/t/commissioner/Viewpoints/090105_fr.asp )

Toutes ces questions cruciales sont
politiques et non mdicales, et elles exigent par consquent des rponses
politiques et pas mdicales. Rponses qu’ ce jour l’Etat franais se refuse
donner. Pire, il refuse mme de comprendre les questions.

Le STRASS se
joint toutes ces questions pressantes, et somme l’Etat franais d’y rpondre
d’urgence, au lieu de rechercher un effet d’annonce dmagogique l’occasion de
la journe internationale contre l’homophobie.



STRASS, Syndicat
du TRAvail Sexuel,
www.strass-syndicat.org

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