in

En Italie, l’union civile pour les homosexuels ?

« Le Parlement est prêt et mûr », assure Monica Cirinnà, sénatrice de centre-gauche à l’initiative du projet de loi sur les unions civiles homosexuelles.

Cela fait trente ans que le Parlement italien discute régulièrement du sujet, sans résultat. Au point que l’Italie est désormais l’un des rares pays de l’Union européenne – avec 7 autres de l’ancienne Europe de l’est (Bulgarie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) – à ne reconnaître aucune forme d’union entre personnes de même sexe.

Deux Italie

C’est sous l’impulsion de la Cour européenne des droits de l’homme que le débat s’est accéléré. La Cour réclame un cadre juridique « pour reconnaître et protéger l’union entre personnes du même sexe ». Dans cette optique, le projet de « loi Cirinnà » a été déposé et sera examiné à partir du jeudi 28 janvier par le Parlement. Mais rien n’est encore joué : comme en France autour de l’adoption du ‘mariage pour tous’, les passions se déchaînent.

Face à face, deux Italie. « Italie, réveille-toi, c’est l’heure d’être civile », scandent les partisans de l’Union civile homosexuelle, réveil à la main, las d’attendre une avancée qu’ils réclament depuis des années. Les autres, du mouvement Family Day, la ‘manif pour tous’ version transalpine, préfèrent un « Défendons nos enfants » qui mobilise en masse, soutenus par l’Eglise, force majeure dans le pays.

Car le projet de loi, en l’état actuel, propose une union civile pour les couples homosexuels mais permet également au parent social – non biologique – de pouvoir adopter son enfant sous certaines conditions. Ainsi, si un couple de femmes, au terme d’un projet parental, a eu un enfant, la mère non biologique sera enfin, légalement, reconnu comme parent. « Lorsque le partenaire meurt et l’enfant reste seul, le partenaire a le devoir de prendre soin de son enfant. Il semble presque naturel que ce devoir se traduise par une loi », plaide Laure Boldrini, présidente de la Chambre, interviewée par le journal italien Corriere.

Brouiller les pistes

Mais, comme en France, les conservateurs tentent de brouiller les pistes. PMA, GPA, tout y passe. « Si la modernité signifie de faire comme Elton John, le principal commanditaire de l’union civile, c’est-à-dire d’acheter le corps d’une femme, pour choisir le type de bébé que vous voulez, alors je suis vraiment vieux », ironise sur RaiNews Girgia Meloni, du mouvement d’extrême droite Fratelli d’Italia – Alleanza nazionale.

Ce que craignent surtout les conservateurs : que l’adoption de l’enfant par le « parent social » ne mène à l’ouverture de l’adoption générale aux couples homosexuels et, à terme, à la gestation pour autrui. Pourtant, la proposition de loi ne le mentionne nullement. Mais plus l’amalgame est fait, plus les oppositions sont fortes et multiples.

Politiquement, là aussi, le sujet est sensible. Le Premier ministre Matteo Renzi, s’auto-proclamant pourtant « grand réformateur » de l’Italie, commence à lâcher prise. Il a plusieurs fois rappelé que le sujet ne concernait pas directement le gouvernement, mais le Parlement. Il prône par ailleurs la « liberté de conscience » des élus.

D’autres partis de gauche sont eux moins frileux, tel le SEL, parti écologiste, mais également le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo. A droite, Silvio Berlusconi s’est déclaré favorable au projet de loi, suivi par plusieurs voix de son parti, Forza Italia.

Et même si les experts prédisent une victoire de l’Union civile pour les homosexuel.le.s, rien n’est encore joué, la « liberté de conscience » des élus n’étant pas prévisible. D’autant que l’adoption du texte pourrait être remise en cause par un référendum populaire, à l’initiative des opposants. Galvanisés par le tout récent exemple slovène.

Source : Les Nouvelles News




Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Le mariage gay se porte très bien au Brésil

Taubira,  »un petit bout de notre histoire », confie le premier marié homosexuel