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Policier et gay, quand l’uniforme cache la souffrance

Lundi, un représentant de l’associaion « FLAG ! » qui milite contre les discriminations à l’encontre des gays, des bis et des transsexuels au sein de la Police et Gendarmerie Nationale, était en visite au commissariat de Clermont-Ferrand pour sensibiliser les agents.

Au lendemain du 17 mai, journée mondiale consacrée à la lutte contre l’homophobie et la transphobie, le commissariat de Clermont-Ferrand a été le théâtre d’une rencontre particulière, loin des caméras. Il faut dire que la question abordée ce jour relève d’un véritable tabou au sein de l’institution puisqu’elle concerne l’homosexualité dans la police.

Gabriel Chavaudra est chef de section à la Préfecture de Police de Paris, il est aussi le trésorier adjoint de l’association « FLAG ! ». « FLAG ! » recense environs 500 membres à travers la France (dont une vingtaine en Auvergne) et milite contre toutes formes de discriminations à l’encontre des gays, des lesbiennes, des bis et des transsexuels au sein de la Police Nationale et la Gendarmerie Nationale. Sa venue à Clermont-Ferrand s’inscrit dans le cadre d’un (petit) tour de France qui fait également étape à Lyon, Bordeaux, Nîmes et Strasbourg.

« L’an dernier, on a signé une convention avec le Ministère de l’Intérieur qui a fait de la lutte contre l’homophobie un engagement très fort », nous précise-t-il. Ces journées de sensibilisation sont donc organisées avec l’aval du ministère et sont destinées aussi bien aux agents qu’à la hiérarchie, surtout « si elle est confrontée à une situation difficile à gérer sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre », explique Gabriel Chavaudra, « on est là pour servir de médiateurs, pour calmer le jeu. Le but étant que les agents puissent être bien dans leur mission, dans leur travail et efficaces ».

    Ils rentrent de week-end et s’inventent une femme, des enfants et toute une vie. C’est beaucoup de souffrance.

C’est en 2001 que l’association « FLAG ! » a vu le jour, créée par des policiers parisiens. Quatorze ans plus tard, la nécessité de son existence n’est toujours pas remise en question par l’actualité. « Actuellement, la situation n’est pas satisfaisante », poursuit G. Chavaudra, « il y a, dans la société française, un acte homophobe tous les deux jours ». Ces actes sont physiques ou verbaux mais toujours offensants, et la Police Nationale n’échappe pas à ce constat, quand bien même elle soit chargée de faire respecter la loi. Alors, quand on est policier et gay, on se tait, on se cache par « craintes de brimades, de moqueries ». On s’invente une vie parallèle, « ils rentrent de week-end et s’inventent une femme, des enfants et toute une vie. C’est beaucoup de souffrance ».

Le responsable affirme que son association est saisie « d’un certain nombre de dossiers liés à l’homophobie, avec véritablement des actes homophobes au sein de nos services. Ce sont des gens qui ne sont pas bien dans leur peau et qui se retrouvent au point de ne plus vouloir aller travailler, ou d’y aller à reculons ». Et la situation est encore plus sensible en province qu’à Paris. Sur la zone parisienne, « il y a un plus grand nombre de services et de commissariats, on peut toujours être déplacé quand il y a un problème dans un service, en tout cas plus facilement ». En région, c’est une toute autre affaire, parfois la fuite est la seule alternative. « Lorsqu’il y a un seul commissariat sur une grande ville, soit ça se passe bien, soit on est obligé de changer de région ».

Source France 3 Auvergne




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