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Pour la première fois, un vaccin contre le sida en test de phase II

Il est l’un des vaccins candidat, si ce n’est le seul, le plus prometteur dans la lutte contre le VIH. Le vaccin de la société française biosantech est le premier au monde à avoir reçu l’autorisation de passer en phase II d’un protocole d’essai clinique. Cette étape est officiellement lancée depuis septembre 2013 au Centre d’Investigation Clinique de la Conception, Hôpital de l’Assistance Publique de Marseille. Commencée en janvier 2013, la phase I de l’essai clinique s’est déroulée avec succès puisque aucun effet indésirable n’a été constaté sur les 48 patients séropositifs recrutés.

L’objectif de la phase II est double : déterminer quelle dose parmi trois différentes sera la plus efficace et réussir à maintenir chez 30 % des patients une virémie (taux du virus dans le sang) en dessous de 40 copies/ml sans l’aide de la trithérapie. « Après avoir reçu une injection, les patients arrêtent de prendre leurs antiviraux pendant deux mois et le but est de voir si la charge de virus augmente dans leur sang ou si elle est maintenue à un stade indétectable », explique à metronews le Dr Jean de Mareuil, immunologue, virologue et conseiller scientifique sur le projet biosantech.

Les chercheurs veulent s’attaquer à la protéine TAT qui empêche le système immunitaire de s’attaquer aux cellules infectées par le VIH. Le vaccin amènerait l’organisme à se défendre en produisant des anticorps capables de neutraliser cette protéine TAT et de permettre ainsi l’élimination des cellules infectées. Leur diminution dans le corps devrait avoir pour conséquence la stabilisation de la virémie chez les patients. Ces derniers pourraient ainsi se passer de trithérapie et de ses effets secondaires très contraignants (maux de tête, vomissements, fièvre, problèmes de peaux).

« On peut envisager plusieurs possibilités selon les résultats que nous allons obtenir. Soit le vaccin permettra de se passer temporairement voire définitivement de trithérapie soit on peut s’en servir comme d’un antirétroviral en plus. Tout dépend de ce qui va se passer avec l’interruption de traitement », ajoute le Dr Mareuil. En 2006, un essai sur sept macaques infectés avait montré que la vaccination avec la protéine TaT avait permis d’éliminer 100 % du virus dans les cellules réservoirs chez l’animal. Il s’agit des cellules où le virus est « caché » et donc résistant au traitement.

Les thérapies actuelles, malgré l’avancée qu’elles représentent pour les malades ne contrôlent pas le virus dans ces cellules réservoirs. Or, le contrôle du virus dans ces cellules est une étape indispensable pour son éradication. « La principale difficulté dans la recherche d’un vaccin contre le VIH, c’est la très grande variabilité du virus, mute sans arrêt », précise le Dr Mareuil. Les résultats de cet essai seront analysés fin 2014. S’ils sont concluants, les chercheurs procéderont alors à un essai de phase II.b, dont le but est de remplir les mêmes objectifs sur un plus grand nombre de patients (80).

« Nous pourrons ensuite procéder à un dernier essai en phase III qui consistera à une vaccination à très grande échelle, notamment en Afrique. Nous misons sur une commercialisation d’ici quatre ans, à condition d’obtenir avant les autorisations de mise sur le marché dans chaque pays », conclut le chercheur. Corinne Treger, présidente de la société biosantech, qui a lancé début 2014 une campagne de crowdfunding pour financer cette nouvelle phase de recherche clinique, a fait savoir que « le prix de son produit sera en fonction du PIB des pays où il sera distribué ».

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