La porte-parole du parlement ougandais Rebecca Kadaga l’a réaffirmé aux militants anti-gays chrétiens qu’elle a rencontrés Vendredi 23 Novembre lors d’une réunion: La loi anti-gay passera avant 2013, faisant office de »cadeau de Noël » à l’attention d’un public inquièté selon elle, par l’homosexualité en tant que »grave menace » pour les enfants ougandais.
Baptisé par certains »Kill The Gays Bill » même si Mr Segona, un parlementaire ougandais a rapporté à la BBC le 23 Novembre qu’il avait depuis été amputé d’une clause prévoyant la peine de mort pour les homosexuels »aggravés », c’est-à-dire séropositifs, pédophiles ou »récidivistes » le projet pourrait même, selon certains activistes LGBT, être adopté dès cette semaine.
Dans sa formulation le texte cultive bien entendu le flou artistique, précisant par exemple que seront interdits et sanctionnés »les comportements homosexuels et les pratiques connexes en Ouganda où ils constituent une menace pour la famille traditionnelle ».
L’expression »pratiques connexes », particulièrement vague, peut en effet signifier n’importe quoi, laissant la porte ouverte à toutes sortes d’ interprétations subjectives. De même on apprend plus loin aussi que »toucher – avec l’intention de commettre un acte homosexuel » sera considéré comme un crime. Par ailleurs toute forme de plaidoyer et de non-déclaration d’une infraction sera passible d’une amende assortie d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans. Enfin même si la clause de peine de mort a été abandonnée, l’article 5 du projet s’annonce comme particulièrement pernicieux du fait qu’il autorise toute »victime » à tuer celui ou celle qui aurait commis une »infraction homosexuelle » envers elle.
Alarmée par le danger que représente ce projet de loi, l’organisation Allout.org résume la situation ainsi: »Les hommes politiques utilisent l’homophobie pour distraire les Ougandais – et le monde entier – des problèmes réels que rencontre leur pays, de la corruption à la liberté de la presse. Leurs manipulations politiques jouent avec la vie de leurs citoyens, et les personnes lesbiennes, gays, bi et transgenres paieront le prix fort si jamais ces parlementaires malveillants remportent leur bataille ».
Sur son site elle met à votre disposition une pétition à laquelle il est urgent de contribuer.
EN SAVOIR PLUS: www.allout.org/fr/actions/uganda-now
