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L’abolition de Don’t ask, don’t tell rejetée au Sénat

Les sénateurs américains semblent peu sensibles à l’appel de Lady Gaga. C’est une promesse de campagne de Barack Obama bien difficile à adopter. L’interdiction faite aux homosexuels de servir dans l’armée risque de demeurer pour encore quelques années alors que les élections à mi-mandat de novembre prochain s’annoncent difficiles pour les démocrates et que la majorité qualifiée de 60 voix au Sénat n’a pas été réunie hier pour commencer même à débattre du sujet.

56 SÉNATEURS CONTRE TOUT DÉBAT DE LA LEVÉE DE DON’T ASK, DON’T TELL

Hier, mardi 21 septembre, l’ouverture des débats sur l’abrogation de la doctrine qui impose aux soldats homosexuels de cacher leur orientation sexuelle a été écartée par 56 voix. Il fallait une majorité qualifiée de 60 voix, sur les 100 du Sénat, pour que le projet de loi de finances militaires, qui incluait la disposition abrogeant la doctrine soit adoptée. Mais le camp républicain qui dispose d’une minorité de blocage avec ses 41 membres a unanimement rejeté le texte ainsi que 2 sénateurs démocrates.

Issue d’un compromis de l’administration Clinton avec les conservateurs, l’application de cette doctrine depuis 1993 aurait conduit à la démobilisation de 14.000 soldats du seul fait que leur homosexualité ait été découverte selon le Servicemembers Legal Defence Fund (Réseau de défense juridique des militaires), association de militaires homosexuels.

Si le Président Obama rappelle périodiquement son souhait de voir la doctrine Don’t ask, Don’t Tell, les militaires sont partagés sur la levée de cette interdiction faite aux gays de servir dans l’armée. Le Sénat a rejeté cette discussion là où la Chambre des représentants et la commission de la Défense du Sénat avaient approuvé en mai le texte portant sur l’abrogation de la doctrine.

CETTE ABROGATION, UNE MANOEUVRE POLITIQUE POUR LES RÉPUBLICAINS, UNE QUESTION DE JUSTICE POUR LES DÉMOCRATES

Le sénateur républicain John McCain, ancien adversaire de Barack Obama aux présidentielles, a accusé la Maison Blanche de draguer les voix homosexuelles via ce textes, comme celles des hispaniques avec un autre projet de loi rejeté sur l’immigration.

A l’inverse le sénateur démocrate Richard Durbin a condamné ce vote de rejet rappelant l’investissement des homosexuels dans l’armée : «Ils sont d’accord pour risquer leurs vies pour les Américains, et nous disons non» à leur admission dans les rangs. La Maison Blanche s’est déclarée «déçue» par ce vote tout en affirmant souhaiter continuer à porter ce combat.

Aujourd’hui aux Etats-Unis, 65.000 militaires homosexuels seraient concernés par cette doctrine. Le Canada, l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Uruguay, Israël ou de la Grande Bretagne ont explicitement indiqué que l’orientation sexuelle n’était pas une cause d’exclusion au sein de leurs forces armées.

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