Les militants LGBT ne peuvent toujours pas se réunir pacifiquement pour faire part de leurs revendications en Russie, éloignant encore davantage le pays de l’Est des états démocratiques.
Le Maire de Moscou avait interdit la manifestation comme chaque année. Son porte-parole, Leonid Krutakov, avait prévenu : «Il n’y aura aucune autorisation pour une gay pride dans cette ville et s’ils organisent tout de même une manifestation nous les stopperons fermement avec l’aide de la police». Iouri Loujkov, le maire de Moscou, dont la démission est réclamée symboliquement par les militants LGBT avait déjà qualifié les manifestations gays d’«oeuvre de Satan» et d’«armes de destruction massive» de l’Occident contre la Russie. Il avait également accusé les participants d’être responsables de la propagation du Sida en Russie.
Nikolai Alexeyev en tête, fondateur de gayrussia.ru et principal organisateur et activiste gay russe, a été arrêté comme une trentaine de participants dont l’activiste britannique Peter Tatchell. «Le gouvernement russe utilise l’Eurovision cette année comme un gala pour montrer au monde les progrès qu’a fait le pays depuis le début des années 90. Mais ce qui a été observé cet après-midi dans les rues de Moscou montre au monde à quel point la Russie a peu avancé en matière de droits de l’Homme fondamentaux» a déclaré Nikolai Alexeyev.
Les militants LGBT entendaient profiter de la fenêtre médiatique offerte par l’Eurovision qui se tenait le même jour dans la capitale russe. Chose faite en partie même si le vainqueur du concours de chant, interrogé sur le sujet de la Pride a non pas apporté son soutien aux militants des droits de l’Homme mais dénoncé à demi-mots l’évènement. «Je trouve un peu triste qu’ils aient choisi de la faire aujourd’hui… Ils ont dépensé toute leur énergie sur ce défilé alors que la plus grande Gay Pride du monde (ndr : l’Eurovision) avait lieu ce soir» a déclaré Alexander Rybak, un jeune Norvégien de 23 ans d’origine biélorusse, à l’issue de la soirée.
L’homosexualité a été dépénalisée en Russie en 1993 mais l’homophobie reste socialement et institutionnellement réprimée.
Vidéo d’Euronew, «No Comment», où l’on voit les militants se faire interpeller ainsi que les contremanifestants extrémistes.
