Faire comme si il ne s’était pas passé grand chose lors des dernières élections municipales et cantonales tout en donnant des signes à droite mais pas à gauche. C’est en substance l’équation résolue par le couple exécutif lors du remaniement gouvernemental qui a eu lieu hier soir.
Font ainsi leur entrée dans un gouvernement Fillon II, Anne-Marie Idrac au secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, le député Alain Joyandet se voit octroyé le poste de secrétaire d’Etat à la Coopération et la Francophonie, Yves Jégo nommé secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Luc Chatel au Secrétariat d’Etat au Tourisme et à la Consommation, porte-parole du gouvernement et secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation, Hubert Falco prend quant à lui le marocain de secrétaire d’Etat à l’aménagement du territoire. Des modifications de postes ont également eu lieu pour Laurent Wauquiez, Alain Marleix, Jean-Marie Bockel et autres.
A noter l’arrivée du centriste Christian Blanc nommé secrétaire d’Etat chargé du développement de la «Région Capitale» avec cette sensation de vouloir revenir à un contrôle de l’exécutif sur Paris tout comme à une tentative de marginaliser les poids respectifs de Bertrand Delanoë et dans une moindre mesure celui de la Région Ile-de-France administrée par le socialiste Jean-Paul Huchon.
Sous l’angle LGBT, c’est l’arrivée de Nadine Morano à un Secrétariat à la Famille qui est remarquée alors que les projets d’unions homosexuelles comme ceux touchant à l’homoparentalité sont au point mort. La «Castafiore» de Nicolas Sarkozy comme l’avait nommée Fadela Amara, sa désormais nouvelle collègue du gouvernement, est connue pour ses positions favorables aux couples gays, à l’adoption, au congé paternité pour le parent social homosexuel ou encore à l’ouverture des procréations médialement assistées aux couples lesbiens. Si la frange conservatrice de l’UMP s’était émue de l’absence d’un portefeuille dédiée à la Famille dans le gouvernement Fillon I, notamment Christian Vanneste, il n’est pas acquis qu’elle se satisfasse de cette nomination, Nadine Morano affichant des positions d’ouverture sur l’homosexualité ou sur l’euthanasie entre autres. «La famille n’était pas suffisamment traitée dans le gouvernement précédent, et c’est bien qu’elle occupe à partir de ce matin sa part entière car il y a beaucoup de travail à faire» a estimé ce mercredi Nadine Morano au micro de RTL. Défaite dans sa tentative de conquête de la mairie de Toul, la secrétaire d’Etat a souligné que «c’est une division de la droite qui nous a fait perdre». Nous verrons comment elle souhaite orientée la politique familiale dans ce contexte d’autant que Nicolas SArkozy a déjà écarté toute ouverture de l’adoption ou bien encore le recours à la PMA pour les lesbiennes. Quant à sa nouvelle collègue, Fadela Amara, elle a estimé dans le magazine Têtu à paraître aujourd’hui qu’«Il faut qu’un mouvement gay émerge dans les quartiers» et se déclare «favorable à l’adoption pour les couples homosexuels, [et] pour le mariage homosexuel aussi» même si «c’est un peu l’embourgeoisement du mouvement gay, c’est clair. Mais je ne veux pas m’opposer à ça, sous peine d’être traitée d’homophobe».
Nadine Morano s’est souvent exprimée sur les sujets LGBT, notamment auprès de nos confrères d’Illico assurant qu’«Il y a des familles homoparentales dont on ne peut plus nier l’existence, et un fait : les homosexuels ont des enfants» ou dénonçant les propos de Christian Vanneste.
Avec ce remaniement, outre le fait que Nicolas Sarkozy semble être revenu de l’hyperprésidentialisme, l’inflation des postes est de retour avec un gouvernement de 38 membres et un infléchissement de l’équilibre hommes-femmes, le gouvernement comptant dorénavant 25 hommes pour la moitié de femmes, au nombre de 13.
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