Tjenbé Rèd avait profité le mois dernier du lancement de la campagne de Françoise de Panafieu aux élections municipales à Paris pour l’interpeller sur la venue du chanteur homophobe Admiral T au Bataclan en novembre prochain : «Madame de Panafieu entend être le maire de l’essentiel. Pour nous, la lutte contre l’homophobie est essentielle. C’est pourquoi nous demandons à Madame de Panafieu de réprouver officiellement la venue du chanteur homophobe Admiral T à Paris», écrivait l’association dans sa lettre ouverte.
La maire du XVIIème arrondissement et candidate contestée de la droite parisienne aux municipales vient de répondre à l’association : «La lutte contre toutes les injustices est un combat permanent, que je ne lâcherai pas. C’est pourquoi je m’inscrirai systématiquement à l’encontre de ceux qui propageront des messages à caractère homophobe» indique l’élue dans une lettre dont nous avons reçu copie.
Concernant le voeu adopté par le Conseil de Paris en décembre 2006 demandant au Maire de Paris de signifier sa totale désapprobation quant au choix du chanteur Admiral T pour l’attribution du prix «Cesaire de la musique» en raison des propos homophobes contenus dans certaines de ses chansons, l’élue en profite pour tacler Bertrand Delanoë : «Il appartient au Maire de Paris de faire en sorte que ce voeu du Conseil de Paris ne se rajoute pas à la liste des voeux pieux adoptés sous sa mandature. La responsabilité du premier magistrat de la Ville, c’est aussi de respecter le suffrage».
Françoise de Panafieu souffle le chaud et le froid sur les questions LGBT. Elle a toujours refusé les célébrations de Pacs en Mairie, s’est défendue encore dimanche dernier devant Laurence Ferrari sur Canal + d’avoir opposé au Maire de Paris son statut de célibataire sans enfant, et implicitement d’homosexuel, comme incompatible avec le fait de pouvoir comprendre les préoccupations des familles parisiennes. Françoise de Panafieu avait également fantasmé une politique de subventions partisane de Bertrand Delanoë à l’attention d’associations LGBT, subventions jamais approuvées par l’opposition municipale qu’elle préside. Dans « Mon Paris gagnant », elle dénonçait la «centaine d’associations LGBT» qui seraient subventionnées par la ville. Elles n’étaient que 17 pour une enveloppe totalement marginale eu égard au budget alloué aux associations dans leur ensemble (0.2%). Enfin, elle avait botté en touche concernant l’invitation faite par GayLib aux candidats à l’investiture UMP de débattre des questions LGBT alors que durant sa campagne à l’investiture le quotidien d’extrême droite « Minute » avait rapporté des propos de l’élue déclarant que Paris n’était plus dirigé par «un vrai mec».
A l’inverse, François de Panafieu avait déclaré «aimer la gaypride», a voté les lois sanctionnant les propos homophobes et renforçant les poursuites pénales en cas de violences commises en raison de l’orientation sexuelle.
«A la place qui est la mienne, à cinq mois d’un choix capital pour les Parisiennes et les Parisiens, j’invite chacun à l’exigence de tolérance et d’ouverture» conclut l’élue. Soumettons comme signe d’ouverture l’adoption de subvention par le groupe UMP qu’elle préside concernant les associations s’opposant à l’homophobie ou oeuvrant contre le Sida. Soumettons également le fait de célébrer symboliquement des Pacs dans sa mairie et, enfin, soumettons un engagement de sa part à faire voter un voeu de la municipalité si elle remportait les élections sur les autres questions LGBT : mariage, adoption.
EN SAVOIR PLUS
Le site de campagne de Françoise de Panafieu : www.panafieu2008.fr.
Le site Tjembé Rèd : www.tjenbered.fr.
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