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Christian Vanneste en toute impunité

En cette semaine de Marche des Fiertés, c’est la fierté d’impunité de Christian Vanneste qui domine. Celui qui semble oublier qu’il a été condamné par deux fois par la Justice de son pays persiste sur son blog à dénoncer un «lobby» gay et se félicite du fait qu’il n’ait politiquement de compte à rendre à personne d’autre qu’à ses électeurs et ce grâce à l’UMP qui l’accueille de nouveau au sein du groupe parlementaire de la majorité.

«Aujourd’hui, j’ai l’impression que le lobby homosexuel est au totalitarisme ce que la farce est à la tragédie !» admoneste-t-il revenant sur le recadrage de la photographie de François Fillon dans le Nord qui le faisant disparaître du champ : «cette histoire de photo tronquée par un serviteur zélé soumis à la cause gay révèle le côté tragique de l’évènement». Celui qui accuse GayLib d’être à l’origine de cette affaire permet en la réduisant à une initiative individuelle, fruit d’un complot, de dédouaner François Fillon et son cabinet de toute responsabilité quant à cet arrangement avec les faits : «Mais seulement voilà, VANNESTE n’est pas mort ! Avec plus de 58%, il est même bien vivant !» jubile-t-il, lui qui doit sa réélection à l’UMP.

A l’attention de Jean-Luc Romero qui par deux fois a témoigné contre lui dans ses procès, l’élu du Nord déclare qu’il «y a d’ailleurs une certaine démesure dans la légitimité que s’attribue un lobby qui prétend exclure un parlementaire mais qui ne reçoit le soutien que de 1,94% des électeurs du 12ème arrondissement de Paris lorsqu’il se présente à travers une de ses figures les plus prisées par ces faiseurs d’opinion parisiens qui se sont toujours trompés sur tout». Allant plus loin, il compare l’homosexualité à la pratique du poney ou du ski, réduisant une nouvelle fois l’orientation sexuelle à l’expression unique de rapports sexuels entre personnes de même sexe : «Heureusement que la plupart des personnes qui pratiquent l’homosexualité ne se reconnaissent pas dans la prétention communautariste de ces fanatiques minoritaires».

Seul moment de lucidité mais sans s’interroger sur les causes d’une telle hypothèse, l’élu du Nord estime que si le scrution proportionnel était la règle pour les législatives, «Je dois l’avouer, avec un tel scrutin, je ne serai plus député : il y a fort à parier qu’on m’aurait remplacé par un visage plus lisse et une voix moins tonitruante. Heureusement, je n’ai aujourd’hui à rendre de compte qu’à mes électeurs !».

En effet, l’UMP ne lui a jamais demandé de compte et ne lui a jamais donné réellement de sanction politique.

Egalement, que dire de Philippe Bilger, avocat général près la Cour d’appel de Paris, honorable magistrat en exercice qui fait fi de son devoir de réserve et de discrétion en soutenant de manière répétée et publique Christian Vanneste, en se félicitant de sa réélection, en critiquant les condamnations rendues par ses pairs frappant l’élu du Nord et en dénonçant la loi sanctionnant les propos homophobes au mépris de la séparation des pouvoirs ? Que penser si cet accusateur public se retrouve à défendre la société en cas de poursuites d’un citoyen pour les mêmes faits qui ont valu à Christian Vanneste deux condamnations, en première instance et en appel ?

Cela n’émeut personne. A l’exception de GayLib, les condamnations de Christian Vanneste n’ont pas non plus ému l’UMP qui vient de l’accueillir de nouveau parmi les siens à l’assemblée.

Pourtant, Christian Vanneste a déjà rendu des comptes, à la Justice par deux fois. Il devra encore en rendre, au moins indirectement, à la cour de cassation devant laquelle il s’est pourvu. Hypothétiquement en cas de rejet de son pourvoi, il en rendra également à la cour européenne des droits de l’Homme.

Marche des Fiertés LGBT de Paris – samedi 30 juin 2007
«Égalité : ne transigeons pas !»
Départ à 13h30 : Montparnasse – Place du 18 juin 1940,
Boulevards Montparnasse, St-Michel, St-Germain, et Henri-IV
Arrivée : Place de la Bastille.

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Release the stars, Rufus Wainwright

Prix 2006 de la fdration des centres LGBT: