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Christian Vanneste demande une clarification de Matignon

Le quotidien gratuit 20 minutes rapporte dans son édition d’hier que Christian Vanneste n’a pas apprécié le fait que Matignon recadre sur son site la photographie le représentant à coté du Premier ministre pour le faire disparaître. Cette photographie prise lors du déplacement du Premier ministre à Tourcoing, dans le fief électoral du député outrancier, avait conduit l’Inter-LGBT à faire part de son mécontentement aux services de Matignon pour ce soutien affiché. L’Inter-LGBT avait déjà dénoncé la réception de l’élu par le Premier ministre au lendemain de la victoire présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Cet épisode n’a pas davantage été au goût des associations LGBT qui reprochent à l’exécutif sa complaisance et le fait d’entretenir le flou concernant l’élu homophobe qui demeure soutenu par l’UMP malgré le fait qu’il n’était pas investi -officiellement- par le parti de la majorité. Le recadrage photographique n’était par ailleurs pas réclamé par les associations mais avait conduit ces dernières à légitimement demander à l’exécutif de clarifier sa position.

Le quotidien gratuit précise que Christian Vanneste comptait envoyer à Matignon un message demandant «que le premier ministre se sépare au plus vite des collaborateurs qui en sont responsables» pour avoir rogné la photo pour éviter que le député ne paraisse aux côtés de François Fillon lors de la visite de l’entreprise Union Textile.

Pour Christian Vanneste, l’initiative, «digne du roman 1984», témoigne «du scandale de la présence de Gaylib au sein de l’UMP» alors même que le mouvement LGBT associé à l’UMP n’est pour rien dans ce traitement particulier de l’image du Premier ministre, pas plus que l’Inter-LGBT dont la demande de clarification concernant l’élu a depuis été répétée à l’attention de l’Elysée.

Aujourd’hui même, les groupes politiques à l’assemblée nationale doivent déposer leurs déclarations politiques et la liste des députés les composant. Christian Vanneste, qui n’a jamais été mis en congé ou exclu du groupe UMP à l’assemblée, pourrait de nouveau siéger avec ses pairs de la majorité présidentielle.

Au final, cette requête de Christian Vanneste risque de se retourner contre lui alors même qu’il bénéficiait dans les faits de la protection de l’UMP et de celle de François Fillon qui l’amnistiait politiquement en s’affichant à deux reprises à ses côtés. Alors que l’épisode du recadrage semble avoir été fait à la seule initiative de Matignon pour ne pas jeter de l’huile sur le feu à quelques jours de la Marche des Fiertés, Christian Vanneste obligerait par sa demande à ce que Matignon s’incline devant ce dernier et que les services du Premier ministre se déjugent face au député du Nord condamné pour injures homophobe et qui jusque là n’a jamais été sanctionné par l’UMP.

On connaît toute l’importance que le député se donne et la haute estime qu’il se porte. Christian Vanneste minorait même lors du déplacement de François Fillon la capacité de ce dernier à le renier en déclarant que «le Premier ministre n’a jamais été fâché avec» lui et a ajouté «On n’est jamais fâché avec quelqu’un qui fait 58%» des votes.

Ce jeu pourrait lui couter sa présence au sein du groupe UMP ce qu’associations et GayLib réclamaient. A défaut, Nicolas Sarkozy, ancien Président de l’UMP et chef dans les faits de la majorité, François Fillon, Premier ministre, et Jean-François Coppé, nouveau Président du groupe UMP à l’assemblée, Patrick Devedjian et Jean-Pierre Raffarin, codirigeants du parti, seraient comptables de cette absolution.

Analyse avec Marie-Françoise Colombani (journaliste à Elle), Christophe Ono Dit Bio (journaliste au Point), Joseph Mace-Scaron (journaliste à Marianne), invités de l’émission En Apparté et évoquant l’affaire de la Photo recadrée:

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