in

L’Inter-LGBT reçue à l’Élysée

Tout comme la Marche des Fiertés est un rendez-vous annuel bien installé au sein de la communauté LGBT, la réception de ses représentants par l’exécutif en prélude à la manifestation le devient tout autant. Si ces rencontres doivent permettre aux associations de présenter leurs revendications, elles servent également pour les pouvoirs successifs à donner quelques gages à chaque fois pour désamorcer toute manifestation qui serait hostile à l’exécutif.

Aussi, après Matignon le 18 juin dernier, l’Inter-LGBT a été reçue ce vendredi 22 juin au cabinet du président de la République, pour y rappeler ses principales revendications au sujet du couple, de la parentalité, de la lutte contre les discriminations, de la situation des personnes trans et des questions internationales.

Si «Aucun arbitrage n’a pour le moment été rendu» informe l’Inter-LGBT dans son communiqué, des précisions ont déjà été apportées sur plusieurs sujets. Le président de la République occupé au sommet européen de Bruxelles était représenté par sa directrice de cabinet, Emmanuelle Mignon, et sa conseillère juridique, Sybille Veil. «L’entretien s’est déroulé dans d’excellentes conditions d’écoute réciproque» fait savoir l’Inter.

Si comme annoncé, le Contrat d’Union Civile devrait être présenté à l’automne, le doute a été levé sur un point qui était extrêmement inquiétant : le pacs ne devrait pas être supprimé et le Contrat d’Union Civile devrait s’additionner au régime souple du Pacs et non s’y substituer. «L’Inter-LGBT a fait savoir que les associations ne souhaitaient pas d’un statut-ghetto, réservé aux seuls couples de même sexe : cette question n’a pas été tranchée. La solution d’un Contrat d’Union Civile ouvert à tous les couples serait plus acceptable, mais l’Inter-LGBT a rappelé que la réelle égalité passerait d’abord par un mariage ouvert à tous les couples» ont indiqué les associations qui préfèrent une amélioration du Pacs à un statut communautariste et ghettoïsant.

La création d’un statut du beau-parent est un engagement du président de la République approuvé par l’Inter-LGBT. Sur ce sujet comme sur les autres questions LGBT, les associations attendent un dialogue constructif avec l’exécutif, «en particulier là où les associations ont jusqu’à maintenant rencontré des résistances politiques ou administratives : lutte contre les discriminations en milieu scolaire, droits des personnes trans».

Comme elle l’a fait déjà fait en conférence de presse et par communiqué, l’Inter-LGBT s’est félicitée de l’entretien que Nicolas Sarkozy a eu avec son homologue russe Vladimir Poutine, où il rapporte avoir parlé des «droits des homosexuels». L’Inter-LGBT a demandé «que cette préoccupation devienne systématique, tant dans les relations bilatérales entre la France et des pays où les personnes LGBT sont persécutées, que dans les instances internationales où la France doit avoir un rôle de leader».

Sur les sujets qui fâchent et celui, non lié uniquement à une personne mais fortement symbolique, «l’Inter-LGBT a très vivement regretté la complaisance marquée par les responsables de la majorité, dont le Premier ministre, à l’égard du député Christian Vanneste, condamné pour injure homophobe. Ces manifestations de sympathie, pas toujours assumées, viennent contredire la qualité du dialogue qui semble s’ouvrir avec l’exécutif».

L’épisode de la photo recadrée du Premier ministre pour qu’il n’apparaisse pas accompagné par Christian Vanneste qu’il avait également reçu à Matignon a certainement dû être évoqué. Si l’élu du Nord a été condamné par la Justice pour injures homophobes, il a dans les fait été soutenu dans la campagne législative par l’UMP et n’a jamais formellement été sanctionné par le parti présidé jusqu’à ces dernières semaines par Nicolas Sarkozy.

Les associations attendent en vain que la majorité présidentielle clarifie sa position concernant l’élu homophobe avec soit un soutien assumé au député du Nord en contradiction avec les engagements de l’UMP soit une mise en congé de Christian Vanneste par notamment le fait qu’il ne soit pas intégré au groupe parlementaire de l’UMP. «L’Inter-LGBT attend du président de la République que ses prochaines décisions viennent lever cette ambiguïté que l’Inter-LGBT ne cessera de dénoncer» préviennent encore les associations qui ne refermeront jamais ce dossier tant que cette clarification nécessaire ne soit pas intervenue.

Enfin, l’Inter-LGBT rappelle que, «si le dialogue qui s’ouvre semble de bonne qualité, les résultats ne viendront pas sans mobilisation. Elle rappelle en outre que de graves désaccords subsistent quant à l’ouverture du mariage et de l’adoption à tous les couples. Le 30 juin prochain, il faudra donc être très nombreux à la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans dont le mot d’ordre sera « Égalité : ne transigeons pas ! »».

CitéGAY est partenaire et solidaire de la Marche.

Marche des Fiertés LGBT de Paris – samedi 30 juin 2007
«Égalité : ne transigeons pas !»
Départ à 13h30 : Montparnasse – Place du 18 juin 1940,
Boulevards Montparnasse, St-Michel, St-Germain, et Henri-IV
Arrivée : Place de la Bastille.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Groupes de parole Kiosque Infos Sida

Enquête presse gay 2004 : des données alarmantes connues ou révélées