L’institution internationale en charge de la sauvegarde des Droits de l’Homme en Europe a été le théâtre d’une déclaration du gouvernement russe garantissant son soutien à la liberté de rassemblement pour les minorités sexuelles.
Après l’interdiction de la Pride de Moscou, l’Etat russe avait été interpellé par le Conseil de l’Europe demandant sa position concernant le droit de manifestation et de réunion de la communauté LGBT russe. Dans une réponse écrite, la fédération russe a fait une déclaration, approuvée par 46 états membres, dans le cadre de la fonction de président du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe qu’elle occupe depuis août 2006 et jusqu’en janvier 2007.
Reconnaissant que la Lesbian and Gay Pride de Moscou avait été interdite et que l’affaire était pendante devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, la déclaration souligne que : les minorités sexuelles bénéficient de la même liberté d’expression et de rassemblement que les autres individus, non seulement les démonstrations pacifiques en faveur des droits des minorités sexuelles ne peuvent être interdite, mais que la police a le devoir de les protéger et finalement que l’interdiction d’une manifestation pacifique ne peut se justifier que s’il y a un réel danger de troubles ne pouvant être empêchés par la prise de mesures raisonnables et appropriées.
C’est bien l’interprétation de la dernière partie de cette déclaration qui pose problème et derrière laquelle les autorités russes s’étaient réfugiées pour valider l’interdiction par la municipalité de Moscou de la tenue de la manifestation LGBT. Alors que la Pride avait été interdite, des heurts avaient été occasionnés par des extrémistes à l’encontre de militants LGBT.
Dans un communiqué, le Centre LGBT Paris IDF se joint à l’ILGA-Europe pour «apprécier cette déclaration à sa juste valeur. Dans les pays d’Europe centrale et de l’est, la liberté de rassemblement des personnes et associations LGBT est souvent menacée. A n’en pas douter, les pays concernés n’adopteront pas spontanément de mesures concrètes, mais il sera plus facile pour les mouvements LGBT de les exiger à l’avenir».
Au début du mois, le maire de Moscou Iouri Loujkov qui avait interdit en 2006 la première marche homosexuelle dans la capitale russe a promis de faire de même cette année, qualifiant la Gay Pride d’«oeuvre de Satan». A l’opposé, lors de sa conférence de presse annuelle au Kremlin et pour la première fois sur le sujet, Vladimir Poutine a déclaré qu’il «respectait et respecterait toujours la liberté individuelle dans toutes ses manifestations», tout en ajoutant que les gays posaient un «problème» démographique à la Russie.
EN SAVOIR PLUS
Le texte complet de la déclaration (Anglais) : Ici.
Le site du Conseil de l’Europe : www.coe.int
Visitez le site de Gay Russia.
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