Avec Le Coup d’Etat permanent, François Mitterrand dénonçait, avant d’en bénéficier, le régime de la Vème République qui assure l’exercice personnel et partisan du pouvoir, une position dominante en cas de victoire à la hussarde et un rôle arbitral et consensuel de façade. Sous couvert d’un formalisme démocratique affiché, le Syndicat National des Entreprises Gaies (SNEG) n’a pas fait l’économie ce début de semaine de ses divisions, positions claniques, luttes d’influence, et querelles de personnes.
Le SNEG tenait son Assemblée Générale annuelle lundi dernier dont le but annoncé était la validation du bilan moral et financier de son exercice 2005 et le renouvellement en partie de son conseil d’administration. Le but sous-tendu de cet évènement était de régler des conflits de personnes internes au syndicat. Si le souci de régler in fine les divisions et redonner un souffle au syndicat parallèlement au constat déclaré d’un commerce traditionnel LGBT en crise est légitime, la méthode employée risque tout autant de faire du tort à l’association, collectivement à ses adhérents et au secteur que le syndicat annonce représenter.
Rien ne va plus, les jeux sont faits. Avec le jeu des pouvoirs, mandats de vote, concentrés en quelques mains, le renouvellement du CA laisse le sentiment amer que le vote avait été préparé a priori entre gens de bonne compagnie.
Au-delà de ces seules méthodes, qui après tout se retrouvent dans d’autre organisations ou lors d’autres événements, c’est la représentativité et légitimité même du SNEG dan son axe Syndicat qui est en questionnement. Si historiquement, le syndicat est d’abord un club des commerces gais traditionnels (Café-Resto-Cruising), la mutation de l’entreprenariat communautaire couplée avec l’évolution des modes de consommations de la clientèle gaie sont des données, parmi d’autres, chroniquement absentes et dont la prise en compte devrait faire encore une nouvelle fois défaut.
L’assemblée générale a été suivie hier par le premier conseil d’administration renouvelé qui a vu un changement de présidence et une modification du bureau.
Les six administrateurs en cours de mandat jusqu’en 2008 (Jean-François Chassagne, Gérard Siad, Frédéric Dupont, Alain Debrus, Francis Maubant et Olivier Robert) et le président fondateur Bernard Bousset ont ainsi été rejoints par huit nouveaux administrateurs élus ou réélus pour quatre ans. Ces huit administrateurs élus ou réélus sont :
Franck CHIRON (Montpellier)
Anne HERJEAN(Paris)
Christophe LOPEZ (Marseille)
Marc MITONNE (Paris)
Gilles PIGOT (Paris)
Richard PLANCQUE (Lille)
Didier TELL (Paris)
Franck VERVEL(Paris)
Ce nouveau Conseil d’Administration a procédé à l’élection d’un bureau, élu pour deux ans, ainsi composé :
PrésidentGérard SIAD
Co Vice-PrésidentAnne HERJEAN
Co Vice-PrésidentChristophe LOPEZ
TrésorierFrédéric DUPONT
Secrétaire GénéralMarc MITONNE
Dans un communiqué, le SNEG indique que « Au-delà des changements liés aux nouvelles personnalités qui le composent, tout en préservant la qualité du travail et l’esprit du SNEG, ce Conseil d’Administration souhaite réorganiser son fonctionnement. ». Ainsi, sur son axe Prévention, « l’objectif sera de renforcer ses actions, de porter une parole publique sans ambiguïté, notamment en impliquant davantage encore ses administrateurs dans leurs responsabilités d’accompagnement et de soutien auprès des commerces concernés, adhérents ou non ».
Le syndicat revendique pour son axe Syndicat, « tout en poursuivant son travail de représentation et de défense juridique de ses adhérents auprès des autorités et institutions de tutelle, il entend mieux faire connaître son travail au quotidien en affinant sa communication et développer de nouveaux services afin d’initier un dynamisme commercial adapté à l’évolution du secteur économique gay et lesbien».
Les ambitions sont annoncées. Les résultats seront attendus.
EN SAVOIR PLUS
Le communiqué du SNEG : Ici
De la réalité d’une crise des commerces gais
