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Confrontation idéologique en Espagne sur les questions sociales et LGBT

Le nouveau Gouvernement socialiste conduit par José Luis Zapatero n’est pas en odeur de sainteté avec le Vatican et le mot est faible. Alors que l’influence de l’Eglise au sein de la société espagnole décline, Jean-Paul II vient une nouvelle fois de prononcer un veto papal contre les réformes socialistes espagnoles et notamment contre le projet d’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe. Pour le Pape, le gouvernement Zapatero inflige «mépris ou ignorance envers le fait religieux, reléguant la foi dans la sphère privée et s’opposant à son expression publique» ;

Il faut dire que la communication passe mal même au sein des hiérarques ecclésiastiques et la curie romaine s’emploie à rappeler la doctrine officielle au moindre écart. Le porte-parole des évêques espagnols, Martinez Camino, avait déclaré la semaine dernière que le «préservatif avait sa place dans le contexte de la lutte intégrale contre le sida». Les progressistes espagnols voyaient en ces propos une volonté d’apaisement alors que le torchon brûlait sur la question du mariage Gay. Marche arrière toute après l’intervention du Vatican, obligé de préciser la doctrine en cours sur la question, arguant du caractère «immoral» de l’utilisation du préservatif et invitant l’Eglise espagnole à revoir sa copie.

Les réformes du gouvernement espagnol (sur le divorce, la laïcité, le mariage Gay.) sont perçues comme des casus belli pour le Vatican, Jean-Paul II n’hésitant pas à déclarer au Premier ministre espagnol en visite officielle en Italie tout le mal qu’il en pense, constituant à ses yeux des «attaques contre la foi chrétienne». La curie, quant à elle, s »est chargée d’appeler les députés catholiques espagnols à voter contre l’union homosexuelle, qualifiée d’«atteinte gravissime au sacrement du mariage».

Le gouvernement socialiste n’est pas décidé à courber l’échine et le Ministre de la Défense espagnol, José Bono, lui-même catholique pratiquant, a sorti l’artillerie lourde contre les interventions de l’Eglise dans la politique intérieure espagnole. Il a ainsi déclaré que l’on « ne peut pas en permanence nous reprocher de défendre la laïcité. Le gouvernement espagnol n’est pas le prédicateur de la chrétienté» ajoutant hier, si le message n’était pas compris, ne pas être «disposé à accepter cette doctrine selon laquelle (…) le royaume des cieux n’est pas fait pour les homosexuels qu’ils [l’Eglise, ndlr] ont traînés devant l’Inquisition, brûlés et couverts de honte.»

Une chose est acquise, le clivage entre la doctrine traditionnelle catholique et l’appréhension par le corps social et les autorités étatiques des questions sociales et LGBT n’a jamais été aussi grand. Le Vatican, micro-état s’il en est, se retrouve de plus en plus isolé et les positions constantes sur ces questions ne sont pas de nature à redonner un nouveau souffle à une Eglise en perte de vitesse et en perte de fidèles…




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