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L’Église anglicane menacée de schisme sur l’homosexualité

La réunion des 38 églises nationales regroupant 77 millions de fidèles quoi débute aujourd’hui en Tanzanie pourrait conduire à un schisme au sein de la communion anglicane entre les Eglises progressistes qui reconnaissent les unions homosexuelles comme procèdent à l’ordination de prélats gays ou de femmes et les branches conservatrices, principalement africaines, qui s’opposent à toute évolution sur les question sociétales et sacerdotales.

«C’est une réunion interne. Nous allons discuter et nous espérons résoudre nos problèmes», avait déclaré mardi à la presse Donald Ntentemera, évêque du diocèse de Central Tanganyika (Tanzanie). «J’espère que les fidèles de l’Église vont prier pour nous pendant que nous nous rencontrons en tant que leaders de l’Église anglicane. Que la volonté de Dieu soit faite», a pour sa part affirmé Rowan Williams, Archevêque de Canterbury et chef de la Communion Anglicane à son arrivée en Tanzanie mardi. A huis clos, 38 primats des différentes branches qui composent la Communion anglicane vont débattre des sujets qui les divisent et qui risquent de les conduire à la rupture.

En janvier dernier, dans un documentaire diffusé à la télévision britannique, l’archevêque de Canterbury, avait déclaré qu’il était peut-être trop tard pour éviter le schisme de l’Eglise en déclarant craindre la perte de contrôle de la situation face à l’hostilité des branches traditionnelles de la Communion anglicane qui contestent les nominations d’évêques gay, notamment celle de Gene Robinson à l’origine de la crise, comme l’ordination de femmes. Le progressisme des branches américaines est dénoncé notamment par les Eglises africaines, majoritaires en nombre de fidèles.

Les conservateurs anglicans, principalement issus de pays en voie de développement, avaient annoncé qu’ils ne se mettront pas à la même table que la représentante américaine, une femme ordonnée évêque, Katharine Jefferts Schori. La fronde menée par l’archevêque nigérian Peter Akinola pourrait conduire ainsi à une division de l’Eglise en deux branches principales, celle schismatique menée par l’ecclésiaste africain qui a déjà reçu le soutien de paroisses américaines traditionalistes. Les conservateurs anglicans souhaitent un retour à l’Anglicanisme authentique proche de la vision de l’Eglise catholique de Rome sur les sujets sociétaux. Dans une «lettre ouverte, publiée il y a plus d’un an et signée par 17 des 38 primats de la Communion anglicane, l’archevêque de Canterbury était mis en demeure de «couper les branches mortes» et de prendre des mesures contre «l’immoralité sexuelle sans repentance» d’une partie du clergé de l’Eglise.

L’Eglise Anglicane est née d’un désaccord même sur les questions de moeurs. En 1534, Henri VIII, roi d’Angleterre, voulut voir son mariage avec Catherine d’Aragon reconnu nul par Rome pour pouvoir épouser Anne Boleyn. Le pape Clément VII, qui avait célébré ce mariage, ne lui donna pas satisfaction.

Le synode général se déroule jusqu’au 19 février et pourrait bien être le dernier réunissant toute la famille anglicane.

EN SAVOIR PLUS

Le site de la Communion anglicane : www.anglicancommunion.org

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