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Les Yeux brouillés

Film ‘Les Yeux Brouillés’ – 16/07/00
2000 – Rémi Lange

Sous-distribué, promotion réduite, le dernier film de Rémi Lange, ‘les Yeux Brouillés’, présente la difficulté extrème pour un apprenti critique d’être pour le moins conforme à son titre : brouillé.
Les images le sont jusqu’au raturage de la pellicule, la prise de son est continuellement défaillante et la voix off insupportablement gémissante.

Les dialogues semblent en effet des perles au milieu d’un fatras de pseudo analyses sans queue ni tête ( ex : relecture commentée par Rémi d’un abrégé lui-même commentaire d’un texte de Freud : double réinterprétation découpée et remontée jusqu’à devenir absurde).

Le scénario fait un travail de sape pour vous perdre entre reality show-pervers et fiction incroyablement chiante si ce n’est qu’une fiction. On se surprend à se demander si Jacques Pradel jouant avec sa vie et celle de ses proches aurait été plus buvable que le véritable, froid, calculateur, correct, torturant ses invités mais juste ce qu’il faut. Vous vous retrouvez à vous payer tout le générique de la fin juste pour attendre le dernier signe de David … qui ne vient pas. Piégé.

On ne cesse de nous parler de possibilités de films qui n’existeront pas, de nous promettre des scènes que l’on ne verra pas, de nous mentir sur ce qui a eu lieu, de falsifier et ré-interpréter ce qui a été enregistré (contraste entre les différentes versions que nous livre Rémi de sa rupture avec Antoine : à nous, à sa soeur, … et les morceaux épars d’une conversation téléphonique enregistrée entre les 2 protagonistes).

Deux acteurs principaux : Antoine et David. Tous deux sont les respirations de ce film. Ils jouent juste, précis, clair (oui je pense qu’ils jouent, ne serait-ce que parce qu’ils savent que la caméra est là). Rémi lui n’est pas un acteur, il réalise. Il est l’articulation que colle les scènes les unes aux autres, le fil, sans plus. Ses rares apparitions sont figées dans des poses sans intérêt. On finit par les redouter.
Y-a-t-il un drame dans ce film et quel est-il ? En fait je ne saurais le dire … drame du couple homosexuel qui se délite après X années ? drame de l’artiste qui joue sa vie pour produire ? drame du spectateur qui se perd dans le labyrinthe de Dédale ? Sans doute les 3 à la fois et peut-être plus, et je vous avoue que je crois plus efficaces des films plus simples, honnêtes … ou du moins où les différents drames, ou vues du même drame fusionnent plutôt que de se disperser.

J’avoue qu’une comparaison peut-être abusive aux bouquins d’Hervé Guibert ne se fait guère à la faveur du film. Dans une moindre mesure les BD autobiographique d’un angoumoisin dont le nom m’échappe dans l’instant … (n.b. : pour ceux qui se posent encore la question de savoir si une culture gay existe … en tout cas il existe un certain nombre d’oeuvres d’art qui traitent de la vie de l’homosexuel, de ses aspirations, angoisses, bonheurs, de sa position face à la société … cela ne donne-t-il pas la réponse plus que les collectors d’Abba ou de Dalida ?)

Un des aspects sans doute réussi du film est sans doute ces restitutions de tranches de vie homosexuelles : présentation aux parents, couples en perte de désir sexuel, rencontres embryon de possibilités d’histoires d’amour, mélanges de désirs physique et de vrai empathie tendre (un peu hard le passage là, non je ne me branlais pas en l’écrivant !), ….

Cela me rappelle un entretien de recrutement où, à la fin, je ne savais pas quoi pensé du candidat. En résumé, si vous aimez les films un peu prise de tête, allez le voir, et dîtes moi ….




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