Que neni ! Malgré le tollé déclenché par la promulgation de sa loi « anti-propagande homosexuelle », la Russie persiste et signe dans un rapport rendu public mercredi 15 janvier : elle cible cette fois-ci directement à l’Union européenne et l’accuse d’essayer de promouvoir sa « vision de l’homosexualité et du mariage entre personnes de même sexe comme étant une norme de vie ».
Le document, publié par le ministère des Affaires étrangères, ne s’arrête pas en si bon chemin et va jusqu’à faire état d’une « propagande agressive de l’amour homosexuel ».
Une « propagande » dont la diffusion fait partie des priorités de l’UE quitte à aller à l’encontre de la volonté des peuples, si l’on en croit le compte-rendu russe.
Pour étayer son argumentation, ce dernier utilise en guise d’exemple les manifestations qui ont eu lieu en France lors du débat sur le mariage pour tous :
« La promotion des droits des minorités sexuelles est agressive. Il y a eu des tentatives d’imposer une vision étrangère de l’homosexualité et du mariage entre personnes de même sexe comme étant une norme, une sorte de phénomène naturel qui mérite d’être soutenu par l’État. Cette approche a rencontré une certaine résistance dans des pays aux valeurs traditionnelles mais aussi dans les pays qui ont toujours été ouverts avec les ‘homos’ [le terme employé dans la traduction en anglais, « queers », est péjoratif, ndlr]. Il suffit de se rappeler des protestations d’une grande partie de la société française lors de la légalisation de ces mariages ».
En dehors de la vision européenne de l’homosexualité, ce rapport sur les droits de l’Homme – dont la traduction fournie en anglais n’est pas officielle mais est néanmoins reprise par l’agence de presse gouvernementale RIA Novosti – critique plus globalement « la dissémination de l’Europe de ses valeurs néolibérales comme étant un mode de vie universel qui devrait s’appliquer à tous les membres de la communauté internationale ».
Les initiatives et appels au boycott se multiplient contre l’organisation des JO d’hiver à Sotchi et la loi controversée. Après les demandes de Stephen Fry et George Takei, le lieutenant Sulu de la série Star Trek, de délocaliser les Jeux, 27 lauréats du Prix Nobel viennent d’écrire au président russe pour protester dans une lettre ouverte publiée mardi 14 janvier dans The Independent.
D’autres initiatives, moins frontales mais tout aussi fortes, ont récemment vu le jour. À l’instar du choix de Barack Obama de nommer Brian Boitano et Billie Jean King – tous deux ouvertement homosexuels- comme membres de la délégation officielle qui représentera les États-Unis à Sotchi ou encore le coming out de Thomas Hitzlsperger, ancien joueur international de football, motivé par la tenue des JO en Russie pour « faire avancer la question de l’homosexualité dans le monde du sport professionnel ».
Source : Huffington Post


