Ce Mardi 27 Novembre à l’assemblée nationale, alors qu’il délivrait un monologue sur le terrorisme et sa gestion par le gouvernement actuel, le discours a bifurqué de manière surréaliste vers une thèse selon laquelle les enfants d’homosexuels seraient des terroristes en puissance.
»Vous me permettrez de considérer que souvent le terroriste a un défaut: il n’a jamais rencontré l’autorité paternelle le plus souvent, il n’a jamais eu de rapport avec les limites et avec le cadre parental, il n’a jamais eu cette possibilité de savoir ce qui est faisable ou non faisable, ce qui est bien ou mal » a ainsi soutenu l’homme de 52 ans, psychiatre de profession, avant d’ajouter: »N’y a-t-il pas une certaine contradiction, Monsieur le ministre, dans vos propos et ceux de votre gouvernement, alors que vous cherchez désespérément à reposer un cadre, à, dans le même temps, soutenir un projet de loi qui va jusqu’à rayer le mot de père du code civil ».
L’intervention a provoqué des huées dans l’hémicycle, avant d’affoler les réseaux sociaux, et plus particulièrement twitter, où l’occurence »Nicolas Dhuicq » s’est rapidement hissée à la première place des trend topics du jour.
Si le qualificatif de »Honte » revient régulièrement dans les tweets, on retiendra par exemple les réactions de @AlorsFrancois: »Nicolas Dhuicq (UMP) explique que le mariage pour tous va créer des terroristes #DirectAN Un con payé +de 6000euros à dire des conneries, de Christian Andreo (Aides) (@Andreo_Ch) qui s’insurge: »Il est sur Twitter Nicolas Dhuicq? Parce qu’on est quelques uns à vouloir lui dire notre façon de penser en tant que terroristes potentiels » ou de la socialiste Laurane Deniaud (@ldeniaud) qui lance sans appel: »Nicolas Dhuicq doit être exclu du groupe UMP-Copé après cette intervention liant homosexualité et terrorisme »
Toujours sur Twitter, l’association Ecoute & Parole LGBT (@EcouteParoleLGB) propose de répondre à Nicolas Dhuicq par courrier. Dans cette optique elle demande aux partisans de l’Egalité de leur envoyer leurs témoignages (voir site d’Ecoute & Parole LGBT )
L’ADFH (Association des Familles Homoparentales) a quant à elle publié un communiqué dans lequel elle dénonce les propos homophobes du député et fait savoir qu’elle actuellement les poursuites juridiques à donner à ces déclarations : »En liant ses propos sur le séjour des terroristes en prisons au projet de loi «Mariage pour tous» le député Nicolas Dhuicq fait un amalgame honteux, malhonnête, allant jusqu’à prédire « la confusion des genres, la psychose » comme conséquence d’une société qui reconnaitrait les foyers homoparentaux.
Nicolas Dhuicq oublie au passage que 2,8 millions d’enfants vivent dans une famille monoparentale (Insee 2005) et qu’il n’a jamais été démontré que ces familles soient un terreau de développement de futurs terroristes pas plus que les 300 000 enfants vivant dans un foyer homoparental, qui lui, bien souvent d’ailleurs, est composé de deux parents.
Monsieur Dhuicq s’abrite derrière sa formation de psychiatre pour agiter des maladies mentales techniques comme menace pour les enfants en famille monoparentales ou homoparentales : la « psychose ou la confusion des genres » mais son argumentation est un peu hasardeuse quand il met dans la même phrase « n’a jamais rencontré l’autorité paternelle le plus souvent », est-ce jamais ou le plus souvent ?
Bien loin du débat d’idées et des auditions en cours à la commission des lois où des arguments sérieux sont échangés et étudiés, monsieur Dhuicq propose une argumentation malhonnête pour justifier une homophobie inacceptable. »
Nicolas Dhuicq, qui rappelons-le faisait partie des 82 parlementaires signataires de l’entente parlementaire »pour la défense du droit fondamental de l’enfant d’être accueilli et de s’épanouir dans une famille composée d’un père et d’une mère », est depuis revenu sur ses propos, via le blog de débat newsring (Article à consulter en entier ICI), mais n’aurait-il pas dû s’abstenir?
»Ma réflexion ne portait pas sur l’homoparentalité mais sur la fonction paternelle » tente-t-il d’argumenter avant de s’enfoncer un peu plus: »Mon point de vue est lié à mon expérience de consultation auprès de l’enfant en temps que psychiatre. Nous sommes dans une société de confusion. Je suis opposé à un soi-disant droit à l’enfant car cela va déboucher sur des fonctionnements extrêmement curieux où il faudra jusqu’à cinq personnes pour concevoir un enfant. Si on prend le cas d’un couple de femmes qui vivent ensemble, ce qui est leur droit, et sont stériles toutes les deux, elles auront besoin d’un don d’ovocyte, d’un don de spermatozoïde, et d’une cinquième personne qui prêtera son utérus. Vous imaginez la structuration de l’enfant à venir par rapport à sa conception. Où seront les axes fondateurs de sa vie? Comment peut-il s’y retrouver? La gestation pour autrui m’inspire une grande crainte, surtout lorsque l’on sait les interactions importantes qui se nouent entre l’enfant et sa mère dans les premiers mois et les premières semaines. » Comme si cela ne suffisait pas il conclut: »Mon point de vue est le suivant : si vous avez à terme des jeunes auxquels on donnera encore moins la chance d’avoir des repères, automatiquement vous en aurez un certain nombre qui seront enclins à trouver une structuration dans n’importe quoi, aussi bien un mouvement extrémiste que terroriste. Les réactions de l’hémicycle suscitées par mes propos ne m’étonnent pas. On a malheureusement une classe politique qui réagit dans l’immédiateté et ne veut pas entendre certaines choses, comme ce que j’ai rappelé à l’Assemblée Nationale ».
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