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La polémique Sexion d’assaut prendra-t-elle fin ?

Le groupe de rap Sexion d’Assaut continue à payer le prix pour les déclarations homophobes au magazine spécialisé International Hip-Hop de l’un de ses membres, Lefa. Après une première les série de concerts annulés par les municipalités ou les organisateurs locaux, le groupe tente de désamorcer la crise en multipliant les excuses, sans toujours convaincre, et en tendant la main aux associations LGT pour mener, selon une nouvelle volonté affichée, des actions de lutte contre l’Homophobie. Si des associations commencent à travailler avec le groupe, d’autres sont plus septiques sur la démarche.

SEXION D’ASSAUT AU PURGATOIRE

«Pendant un temps, on a beaucoup attaqué les homosexuels parce qu’on est homophobes à cent pour cent et qu’on l’assume» pouvait-on lire dans l’interview publiée en juin dernier. Cette phrase, ainsi que les paroles homophobes de certains textes du groupe, n’en finissent pas de poursuivre Sexion d’Assaut.

Alors même que les associations ont expliqué, à juste titre, que la prescription courte en matière de délit de presse les empêchaient d’agir sur le terrain judiciaire, c’est sur celui médiatique et économique qu’elles ont centré leurs actions. Ainsi, la majorité des dates de la tournée du groupe a été annulée suite à l’intervention des associations auprès des municipalités et organisateurs. De plus, le groupe s’est vu privé d’antenne par le groupe NRJ et voit désormais sa nomination aux MTV Europe Music Awards du 7 novembre prochain à Madrid retirée. Il devait concourir dans la catégorie Meilleur artiste français mais Thierry Cammas, responsable de MTV Networks France, a expliqué : «Nous avons pris cette décision car nous ne pouvons pas récompenser un groupe dont les récents propos encouragent ouvertement l’intolérance».

Aussi, après des excuses jugées dans un premier temps peu convaincantes, le groupe a été invité à donner des gages concrets. Et c’est sur ce terrain que les associations LGT s’opposent dorénavant.

DÉSACCORDS ASSOCIATIFS

L’appel de SOS Homophobie à ce que «le mal que Sexion d’Assaut a fait en incitant à la haine envers les gays et lesbiennes» devait être «réparé par des actions concrètes du groupe pour la lutte contre l’homophobie» semble entendu.

Ainsi, dans un communiqué commun, Sexion d’assaut, Sony, la maison de disques du groupe, le comité Idaho, organisateur de la Journée Mondiale de lutte contre l’Homophobie et le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) ont indiqué que «le groupe a présenté ses excuses, et a exprimé le désir d’oeuvrer de manière constructive contre l’homophobie, et contre toutes les autres formes de discrimination».

Concrètement, cet engagement du groupe s’illustrerait dans les faits par la distribution de tracts et la sensibilisation du public aux questions touchant à l’Homophobie. Les associations locales seraient mises à contribution et pourrait, via des places offertes, s’assurer des engagements du groupe et la création d’un titre ou d’une manifestation contre toutes les discriminations serait à l’étude.

Toutefois, ces engagements, comme les excuses répétées du groupe, ne semblent pas satisfaire tout le milieu associatif. Dans un communiqué, le Collectif Contre l’Homophobie de Montpellier (CCH) et la Fédération LGBT, estiment que cet accord «ne règle rien» et «sert les intérêts» du groupe uniquement. «Cet accord ne règle pas le problème de fond qui est l’engagement du retrait effectif du marché et du net de toutes les chansons homophobes par le groupe lui-même et par Sony Music, pour les titres que la major aurait produits et/ou distribués pour le groupe» estiment-elles encore.

Au Zénith de Paris lors d’un concert la semaine dernière, Sexion d’Assaut a réitéré ses excuses par un premier geste. Le refrain de leur tube «Désolé» est devenu «Nous sommes désolés». Au groupe désormais de le prouver.

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