Ce matin, en conférence de Presse, l’Inter-LGBT qui fédère les principales associations communautaires et qui organise la Marche nationale des Fiertés le samedi 26 juin prochain à Paris, faisait par de ses revendications pour l’édition 2010.
«VIOLENCES, DISCRIMINATIONS, ASSEZ ! LIBERTE ET EGALITE, PARTOUT ET TOUJOURS»
Pour Vincent Loiseau, Porte-parole de l’Inter-LGBT, il était temps avec cette édition 2010 de dresser le bilan sous l’angle LGBT des trois années écoulées de la présidence de Nicolas Sarkozy. «Malgré quelques politiques de lutte contre les discriminations, notre constat est qu’aucun projet législatif réel n’a été opéré, seules quelques ajustements du Pacs, sur la situation des trans’» ont eu lieu déplore-t-il. «Or, dans le projet de Nicolas Sarkozy, il y avait deux volontés, l’union civile et le statut du tiers favorable aux familles homoparentales» rappelle Vincent Loiseau tout en soulignant que sur ces deux sujets les promesses présidentielles n’ont pas été tenues.
Aussi, les associations font un constat de blocage, là où il n’y a «pas de volonté politique d’avancer sur les questions LGBT, aucun dossier semble avancer qu’il s’agisse de celui de la signature du Pacs en Mairie ou de l’octroie des pensions de réversions».
Ainsi, le mot d’ordre de cette Marche vise à faire part du «Ras le bol» exprimé par les associations concernant les «Violences, discriminations, ASSEZ ! Liberté et Egalité, partout et toujours».
«L’INEGALITE DES DROITS OFFRE UN ECRIN AUX VIOLENCES»
Pour Bartholomé Girard, Président de SOS Homophobie, «L’inégalité des droits offre un écrin aux violences» qui ne baisse pas dans notre pays à l’encontre des LGBT, touchés uniformément sur le territoire et quelque soit leur genre ou catégorie sociale. Avec trois témoignages en moyenne par jour reçus par SOS Homophobie, l’association a dressé le tableau d’une société toujours discriminante et violente envers les LGBT, que ce soit sur Internet où la parole nauséabonde se libère, dans le monde du travail, dans le cercle familial ou dans l’espace public.
«Depuis 2001, 15 meurtres à caractère homophobe avéré» ont été recensés par SOS Homophobie qui rapporte encore «pour l’année 2009, 88 agressions physiques».
Mathilde Chevalier pour Amnesty International, souligne que «Plus loin que l’Homophobie, c’est le droit d’exister même des LGBT» qui est dénié dans certains pays où la peine de mort est appliquée ou pour d’autres où l’homosexualité est pénalisée. «Le corolaire du droit d’exister, c’est le droit de marcher» a-t-elle également rappelé citant le cas de pays, même en Europe, où les manifestations LGBT ne se font que grâce à la protection de la Police quand les autorités n’interdisent pas la manifestation comme la Russie par exemple.
INQUIETUDES QUANT AU SORT DE LA HALDE, LE CAS VANNESTE EN SUSPENS
L’Inter-LGBT est revenu également sur deux dossiers d’actualité. Elle a ainsi fait part de ses inquiétudes concernant le projet, adopté au Sénat et qui viendra à l’assemblée à la rentrée parlementaire, de dilution de la Halde par le Défenseur des droits (article). L’Inter-LGBT qui a souligné la qualité du travail effectué par la Halde estime que ce choix repose sur des considérations davantage politiques alors que la Halde est un «vrai levier» de lutte contre les discriminations homophobes. Aussi, l’Inter-LGBT sera particulièrement attentive à ce que les statuts de la Halde demeure et qu’il n’y ait ni absence de collégialité ni que ses pouvoirs de recommandations soient abandonnés.
Autre sujet d’actualité évoqué par l’Inter-LGBT, le cas de Christian Vanneste, député UMP qui a récemment fait un amalgame entre pédophilie et homosexualité et qui sur ces sujets n’en ai pas à ses premiers propos litigieux. «Nous avons écrit à Jean-François Copé, président du goupe UMP à l’assemblée, et nous prenons acte que nous avons reçu aucune réponse» à notre courrier concernant Christian Vanneste dont l’absolution semble être opérée une nouvelle fois (article). Toujours concernant le député du Nord, Bartholomé Girard a estimé «scandaleux» la proposition du député faite avec deux collègues de créer un groupe d’étude parlementaire sur le sujet du suicide des jeunes, alors même que les jeunes LGBT connaissent un taux de sursuicidalité dramatique du fait même de l’Homophobie.
700.000 MANIFESTANTS ATTENDUS AUPRES DE 80 STRUCTURES ASSOCIATIVES, PARTIS, SYNDICATS, COMMERCES
L’Inter-LGBT attend entre 500.000 et 800.000 particpantEs le samdei 26 juin. Près de 80 structures associatives, partis, syndicats, commerces etc sont prévus avec, pour une première fois, un char du Conseil Régional d’Ile-de-France, première collectivité territoriale a participer officiellement à la manifestation. A noter que le conseil régional francilien a octroyé à l’Inter-LGBT une subvention, non pour la Marche proprement dite, mais pour le podium d’arrivée. Enfin, l’Inter-LGBT après plusieurs blocages par des manifestants activistes du char GayLib (article), mouvement associé à l’UMP, s’est prononcée une nouvelle fois contre un refus de participation des militants LGBT de la rue de la Boétie si ces derniers s’inscrivent à la Marche.
Comme les éditions précédentes, 3 minutes de silence en solidarité aux victimes du Sida seront effectuées à 16h30 où la Marche s’interrompra. Enfin, l’octroi, seul source de financement de la Marche qui n’est pas subventionnée tout comme l’Inter n’a pas de salariés, aura lieu au début du Pont de Sully avant l’arrivée à Bastille.
Le cortège partira dès 14h de la place du 18 juin 1940 (Montparnasse), puis rejoindra la place de la Bastille, en passant par les boulevards Montparnasse, Saint-Michel et Saint-Germain, le pont de Sully, et le boulevard Henri IV. A l’arrivée du cortège sur la place de la Bastille, l’Inter-LGBT organise avec le soutien de Région Ile de France un grand concert gratuit à partir de 16h et des personnalités prendront la parole sur le thème de la lutte contre les discriminations.
Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans’
Violences, discriminations, ASSEZ ! Liberté et Egalité, partout et toujours
Samedi 26 juin 2010 de Montparnasse (14h) à Bastille
Départ : Montparnasse
Boulevard de Montparnasse, Port Royal, boulevard St-Michel, boulevard St-Germain, pont de Sully, boulevard Henri IV
Arrivée : Place de la Bastille


