in

Moi aussi, j’ai décidé d’être un provincial

OK, là j’en pouvais plus. Non mais j’ai craqué vous comprenez. Une proposition de boulot et tac, j’suis dedans, j’suis parti, au revoir Paris et bonjour la province. De toutes façons, ça ne peut être que pour le mieux. Non parce que, imaginez entre une vie dans le Marais façon fashion tapette, une voisine lesbienne qui me joue du Mylène Farmer à fond les ballons jusqu’à 3 heures du mat’, un boulot où le patron m’a recruté parce que j’avais un mignon petit cul et l’impression d’avoir un portable sponsorisé par SOS homosexualité, c’était trop. Il était temps que je prenne de l’air frais.

Alors, ma valise sous un bras et mes deux poissons rouges Jack et Daniels sous l’autre, j’ai débarqué à Beaugenval. Finis ces petits cons qui cuisent leur chair fraîche sur tata beach, finis les heures passées en terrasse de l’Open et plus de Galia le dimanche soir au Queen. Une vrai vie d’être humain normalement constituée.

C’était trop beau pour être vrai.

Je m’étais préparé pour une vie de pédé célibataire, pleine de lectures et de ballades en campagne, et dès le deuxième jour de boulot je réalise que je ne suis pas la seule tapette du bureau. Et oui, il y a aussi André qui joue dans notre équipe depuis qu’il a quitté sa femme il y a 8 ans pour partir avec un autre mec. Dès la première pause clope, il m’a repéré style voilà mon nouvel ami pédé parisien qui va me faire mousser auprès des copines. Après la première semaine, je savais que l’Altran était plein de gens comme nous, que le Sapho était le club où il fallait aller, et que le dimanche après midi, le bois de Chason était un super lieu de drague.

André n’a pas résisté et il m’a mené la vie dure pour me faire faire le tour du proprio comme il dit. Et donc un soir après un dîner chez lui et son mari, nous voilà partis à l’Altran café. Je vous décris la scène : un petit bar façon velours rouge et lumières chaudes, de la house et du remix de Madonna en veux tu en voilà, son lot de butchs et de folles hystériques, le barman qui se la joue je suis la reine de la soirée et je vais pas servir ta gueule de cul. On me fait remarquer que Paris n’est qu’à trois heures de route et que le proprio du club pédé du coin est un ami de super Nana.

Mon choc fut grand. Moi qui croyais en l’élitisme de la tapette parisienne, je réalisais que même en province il n’y à rien de plus qui ressemble à un pédé qu’un autre pédé. Adieu veau, vache, cochon, couvée ; adieu mes beaux rêves bucoliques ; en 2 semaines j’étais redevenu un prisonnier du ghetto homosexuel. Rien n’avait changé, surtout pas la musique, surtout pas mes soirées à mater de la chair fraîche en déprimant sur mon célibat prolongé, surtout pas mes dimanches qui ramenaient leurs lots de tafiolles se dorant au soleil comme des lézards en maillot de bain Versace.

Quoi faire ? Si c’est pour quitter le Marais et me retrouver dans le bayou de la tapette, c’était pas la peine de dépenser 10 000 balles dans un déménagement. Enfin, les pédés provinciaux n’ont peut être pas le même choix que nous en vitrine mais au moins ils ont la tranquillité d’une vie un peu moins stressante (bien que se taper 3 heures de route pour faire les soldes chez Gucci, ça fait beaucoup !).

Je ne vois plus qu’une seule solution : j’immigre dans le Larzac ! La solitude, les moutons, la rosée sur l’herbe verte… Ayant dit ça, avec la chance que j’ai je suis sûr de tomber sur un berger pédé comme cochon




Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Conseils sur les gels et ruptures de capotes!

Non aux couilles de Taureaux