Pour approcher les « beautiful people », certains se contentent de lire les magazines spécialisés. D’autres transforment leur salon ou leur cuisine en annexe des Bains, de la mezzanine de l’Alcazar ou du bar du Costes. Le succès inattendu des compilations des ambiances musicales des lieux branchés fait des émules et trois nouveaux albums viennent de sortir dont le troisième opus du « Buddha Bar », le célèbre restaurant parisien, orchestré par son disc-jockey résident DJ Ravin qui propose un « voyage musical pour des soirées détendues et raffinées ».
Selon les maisons de disques concernés, « Wagram Music » et « George V Records », qui se partagent le marché, ce triomphe repose à la fois sur la fascination qu’exercent les lieux branchés sur des acheteurs qui n’y mettront sans doute jamais les pieds et aussi sur la sélection musicale « pointue, très éclectique de ces endroits, aux antipodes des programmations musicales des radios commerciales.
Prisées des « bourgeois bohèmes », la plupart de ces compilations d’un genre nouveau regroupent des titres puisés dans la catégorie de la « Lounge Music », propice à la détente et à la convivialité. Déjà, le Buddha Bar a vendu 240.000 exemplaires de ses deux premières compilations.
Est annoncé courant mai le deuxième album du Barfly, autre établissement incontournable des nuits parisiennes. Célèbre restaurant du quartier de la Bastille, le Barrio-Latino fera de même le 5 juin. La styliste Barbara Bui qui a créé un café-restaurant « à son image » dans le centre de Paris, a confié à Emmanuel S., l’un des « Djs » phares des nuits branchées, la « mise en sons » de son établissement dont une compilation de quatorze titres, « Arôme », vient de sortir sous le label Pschent, réunissant des influences jazzy bousculées par du « hip-hop » français.
Fabrice Lamy et Shade signent de leur côté l’ambiance musicale de l’Alcazar, parrainée par Jean-Michel Jarre, avec un double album d’une trentaine de morceaux dont une rarissime version acoustique à la guitare de « Lady », le tube international du duo français Modjo. En un mois, la compilation « Alcazar » a franchi le cap des 20.000 exemplaires tandis que les trois volumes du « Costes », hôtel préféré de nombreuses stars de passage à Paris, ont dépassé le chiffre record de 350.000 copies.

