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UNITAID un an aprs : succs, lenteurs et dangers


 

Communiqu de presse – 20 septembre
2007



UNITAID un an aprs : succs, lenteurs et
dangers


Le 19 septembre 2006, en marge de l’Assemble gnrale de
l’ONU, tait lance une nouvelle initiative internationale : UNITAID.
Aujourd’hui 20 septembre 2007, Act Up-Paris, membre du Conseil d’Administration
d’UNITAID, tire un bilan plutt positif, mais inquiet pour la suite, de cette
premire anne d’existence.


BAISSE DES PRIX DES
ANTIRETROVIRAUX

La baisse
des prix des traitements antirtroviraux, qui tait l’objectif numro un
d’UNITAID, a bel et bien t atteinte. Le 5 mai 2007, UNITAID et son partenaire,
la Fondation Clinton, ont annonc l’obtention auprs des fabricants de
gnriques de baisses de prix de de 50% en moyenne sur les principaux
antirtroviraux de seconde ligne (les plus chers). Le nombre de malades du sida
qui vont pouvoir bnficier de ces nouveaux traitements devrait ainsi quintupler
entre mai 2007 et mai 2008.

UNITAID a aussi russi inciter les
fabricants de gnriques dvelopper des trithrapies 3-en-1 pdiatriques,
c’est dire des traitements dont la prsentation est adapte aux enfants
sropositifs de 3 12 ans. Les versions pdiatriques des mdicaments sont trs
peu dveloppes par l’industrie de marque.

En revanche, UNITAID n’a pas
encore commenc son travail de baisse des prix des outils diagnostics de
l’infection VIH, de la tuberculose et du paludisme (et des versions de ces
maladies rsistantes aux premires lignes de
traitement).

LENTEURS
ADMINISTRATIVES

Les pays
fondateurs d’UNITAID, attachs au multilatralisme et au systme onusien, ont
souhait tablir UNITAID au sein de l’Organisation Mondiale de la Sant,
Genve. Pourtant, les organisations onusiennes en gnral, et l’OMS en
particulier, ont la rputation de constituer des environnements bureaucratiques
d’une extrme lenteur. A la mme poque o UNITAID tait cre, le Fonds mondial
sida-tuberculose-paludisme annonait son souhait de quitter l’OMS pour un
environnement plus performant.

De fait, il a fallu dix mois l’OMS pour
russir embaucher le premier employ d’UNITAID. Entre le lancement de ce
programme en septembre 2006 et l’embauche de son directeur en juin 2007, UNITAID
n’a fonctionn qu’avec une micro-quipe de 7 personnes, dtaches temporairement
par les Etats fondateurs.

LE
RISQUE FONDS MONDIAL

UNITAID
est spcialise sur le mdicament en tant que produit. Elle s’appuie sur le
Fonds mondial, plus gnraliste, pour prendre en charge les autres cots lis
la prise en charge mdicale, commencer par les salaires des soignantEs censEs
dispenser les mdicaments envoys. Or, si le Fonds mondial ne peut pas augmenter
le nombre de soignantEs dployEs sur le terrain, les mdicaments d’UNITAID
pourraient pourrir sur les tagres quelques mtres des mourants, sans
personne pour les dispenser. Ce risque est d’autant plus rel que la France
vient de dcider de ne pas tenir sa promesse[1] de doubler d’ici 2010 sa
contribution annuelle au Fonds mondial, alors que c’est la France qui avait
donn naissance au Fonds[2].

Cette promesse rompue concernant le Fonds
mondial met d’abord en danger les millions de malades dont la survie dpend de
la tenue de l’engagement G8[3]/ONU[4] l’accs universel au traitement d’ici
2010. Mais elle met aussi en danger la capacit d’UNITAID ce que les
mdicaments qu’elle achte servent quelque
chose.

Act Up-Paris
exige :
la mise en place par UNITAID de programmes rduisant
les prix des outils diagnostics de suivi de l’infection VIH, tuberculose,
paludisme et versions rsistantes de ces maladies ;

la mise en
place par UNITAID de pnalits financires svres contre l’OMS en cas de
retards inacceptables dans la dlivrance des services administratifs prvus dans
l’accord d’hbergement ;

la fixation par Nicolas
Sarkozy d’une contribution franaise 2009 au Fonds mondial qui soit l’quivalent
en proportion du PIB du montant annonc par George Bush pour son programme
bilatral sida : 750 millions d’euros[5] (pour 6 milliards de dollars annuels[6]
par les Etats-Unis)




[1] La France s’est engage au moins doubler sa
contribution au Fonds mondial lors du conseil d’administration de celui-ci du 27
avril 2007. La France avait en effet alors vot en faveur
du quadruplement
du budget annuel du Fonds entre 2007 et 2010, dans le cadre de l’engagement
G8+ONU l’accs universel au traitement sida d’ici 2010. Voir le communiqu du
CA du 27 avril sur ce quadruplement http://www.theglobalfund.org/en/media_center/press/pr_070427.asp.
En
juin 2007, le nouveau prsident franais avait repris son compte ces
engagements, prcisant mme nous sommes prts faire davantage [pour le Fonds
mondial] et la France va consacrer 1 milliard de dollars par an la sant
en Afrique : http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/juin/conference_de_presse_au_sommet_du_g8_de_heiligendamm.78427.html
http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/juin/conference_de_presse_finale_au_sommet_du_g8_de_heiligendamm.78441.html

[2]
Jacques Chirac et Bernard Kouchner avaient pour la premire fois propos la
cration d’un Fonds international de solidarit thrapeutique contre le sida en
dcembre 1997, la confrence sur le sida Abidjan puis au Conseil europen :
www.pistes.fr/Transcriptases/66_934.htm

[3] engagement du G8 l’accs
universel au traitement du sida d’ici 2010 : voir le communiqu du G8 de
Gleneagles : http://www.fco.gov.uk/Files/kfile/PostG8_Gleneagles_Communique,0.pdf

[4]
engagement des Nations Unies l’accs universel d’ici 2010 : voir la
dclaration d’engagement de 2006 : http://data.unaids.org/pub/Report/2006/20060615_HLM_PoliticalDeclaration_ARES60262_en.pdf

[5]
D’aprs l’OCDE, l’conomie franaise pse 2248 milliards de dollars contre 13185
pour les Etats-Unis, soit un rapport d’environ 1 pour 6 : http://www.oecd.org/dataoecd/48/4/37867909.pdf

[6]
Le 30 mai 2007, le prsident amricain a annonc son intention d’inscrire dans
le budget 2008/2009, qu’il contrlera entirement, le doublement des montants
allous la lutte mondiale contre le sida, de 3 6 milliards de dollars par an
: http://www.pepfar.gov/85811.htm

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