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La loi sur le handicap exclut les malades du sida mais quel candidat s’en soucie ?



Act Up-Paris


Communiqu de presse du 1erdcembre
2006


Sida: O sont les
candidatEs?


LA LOI SUR LE HANDICAP EXCLUT LES MALADES DU
SIDA MAIS QUEL CANDIDAT S’EN SOUCIE ?


Aujourd’hui 1er dcembre 2006, journe mondiale de
lutte contre le sida, une vingtaine de miltants d’Act Up-Paris ont manifest
leur colre devant les locaux de la MDPH (ex-COTOREP) de Paris pour dnoncer
l’exclusion des sropositifs de la reconnaissance du handicap et la gestion
chaotique des demandes d’Allocation Adulte Handicap. Act Up-Paris dnonce
l’inadaptation de la loi sur le handicap de 2005 aux personnes atteintes de
pathologies graves comme le sida.


La loi sur le handicap de 2005 qui tait l’un des
grands chantiers promis par le prsident sortant Jacques Chirac
prtendait mettre en adquation la loi franaise avec la dfinition europenne
du handicap. Dans les faits, les textes d’application de cette loi excluent les
malades atteints de pathologies lourdes d’une reconnaissance relle de leur
handicap et de l’accs au complment de ressource. Act Up-Paris dnonce ces
textes et exige une rvision de la loi sur le handicap.


A Paris et dans toute la France, Act Up-Paris
constate depuis plusieurs mois de graves disfonctionnements dans le traitement
des dossiers de reconnaissance du handicap par les CDAPH (Commission des Droits
et de l’Autonomie des Personnes Handicapes). La cration des MDPH (Maisons
Dpartementales des Personnes Handicapes) par la loi sur le handicap de 2005,
loin d’avoir rsolu les problmes auxquels se heurtaient les malades avec
l’ancienne COTOREP, semble au contraire avoir aggrav la gestion chaotique des
demandes d’AAH (Allocation Adulte Handicap) et des autres prestations de
compensation du handicap pour les malades sropositifs.


Depuis 1999, les malades du sida se voient de plus en
plus refuser la reconnaissance de leur handicap en raison d’une mconnaissance
patente des ralits actuelles de la maladie. Nous constatons depuis plusieurs
annes des retards considrables dans l’examen des dossiers qui outrepassent les
dlais lgaux de 2 mois et atteignent plus de 8 mois. Il est inacceptable et
criminel que des malades atteints de handicaps majeurs lis leur pathologie se
retrouvent sans aucun revenu cause de simples retards
administratifs.


Pour faire valoir leurs droits, les malades sont
confronts un vritable parcours du combattant. De multiples refus abusifs les
contraignent des recours amiables ou produire une nouvelle demande d’examen
pour pouvoir bnficier d’une misrable prestation de 610 euros et 23 centimes
avec laquelle ils doivent manger, se loger et ventuellement se soigner.
Aujourd’hui prs de 25% des sropositifs qui vivent en France sont en invalidit
mais de plus en plus d’entre eux se retrouvent au RMI faute d’une prise en
compte du handicap li leur maladie. Or la prcarit grandissante des malades
anantit aujourd’hui les progrs accomplis sur le plan thrapeutique.


Dans un contexte de forte banalisation de la maladie,
l’accs mme au minimum social des prestations handicap est contest aux
personnes sropositives. En effet, les critres d’attribution d’une
reconnaissance de handicap ne correspondent absolument pas la situation vcue
par les malades atteints de pathologies lourdes. Ds lors que l’tat de sant
d’un malade s’amliore, cette prestation est remise en cause. On cherche
pousser les sropositifVEs au retour l’emploi. Pourtant, comment envisager,
aprs dix voire vingt ans d’inactivit due la maladie, le retour l’emploi
alors que les discriminations restent fortes et que les dispositifs actuels sont
totalement inadapts pour permettre ceux qui le peuvent et le souhaitent une
rinsertion professionnelle?


La loi sur le handicap de 2005 tait cense
favoriser l’emploi des personnes handicapes. Les dispositifs mis en
ouvre sont totalement inadapts la situation des personnes atteintes de pathologies lourdes ou
volutives. Lorsqu’un malade travaille, il perd quasi systmatiquement la
reconnaissance de son handicap. Si par malheur il n’est pas capable de continuer
travailler, si son tat de sant se dgrade ou s’il perd son emploi, il a
toutes les chances de ce retrouver au RMI. Ds lors, les malades qui cherchent
retravailler malgr toutes les embches se trouvent encore plus fragilisEs. Au
lieu d’amliorer la situation des personnes sropositives, la loi sur le
handicap les prcarise donc encore plus.


Pour plusieurs malades trangers, la reconnaissance
de handicap est tablie en toute illgalit pour une dure correspondante
l’chance du titre de sjour. Les CDAPH se font ainsi le relais d’une stratgie
de harclement des malades trangers mene par la prfecture qui dlivre des
autorisations provisoires de sjour rptition en dpit de la loi.


Ces refus de droits sont la consquence directe d’une
politique de matrise comptable des dpenses lies au handicap. Ce faisant, ils
alourdissent encore plus le travail des CDAPH (Commission des Droits et de
l’Autonomie des Personnes Handicapes qui remplacent les anciennes COTOREP) et
aggravent les retards. Ces conomies sur nos vies sont inadmissibles.


Act Up-Paris exige :


– des candidats l’lection prsidentielle qu’ils
s’engagent modifier la loi sur le handicap de 2005 pour garantir l’accs la
reconnaissance du handicap pour les personnes atteintes de pathologies
lourdes;


– une revalorisation de l’Allocation Adulte
Handicape;


– que les associations de malades soient associes
la rvision du guide barme prvue dans la loi qui n’est toujours pas
produit;


– que des mesures urgentes soient mises en
ouvre pour rsorber les retards dans le traitement des
demandes de prestation handicap;


– une formation du personnel des MDPH
la prise en compte des problmes rencontrs par les
personnes atteintes par les pathologies graves.



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