De retour en nymphe sixties plus glamour que jamais, presque issue d’un épisode de Chapeau Melon et Bottes de cuir, en femme fatale chic et volontaire, Elodie revient sur le devant de la scène, avec un second album subtil, intimiste et touchant.
La belle n’arrive pas seul car elle tient à son bras le toujours fringant Benjamin Biolay, en producteur complice et appliqué. Au fil des plages de ce disque, Elodie surprend au grès de mélodies efficaces, qui semblent susurrées à notre oreille rien que pour nous, parvenant plus d’une fois à nous émouvoir tant sa vision des relations amoureuses, ou tout simplement humaines est juste et la rend attachante.
Comme un fait exprès il s’agit là de la bande son idéale pour de tendres calins entre des draps de satin.
Le terme de Bande Originale pourrait même convenir davantage, tant les arrangements sont soignés.
Avant cela il a fallu qu’une osmose opère, entre une jeune fille qui a tendance à ne dormir que d’un côté du lit, de manière à laisser la place libre au prince charmant, et un jeune homme à la mèche rebelle, dont on connaît le romantisme exacerbé, quelque peu désabusé.
Benjamin a écrit six chansons sur cet album, six pièces de maître qui viennent parfaitement s’harmoniser avec les superbes compositions d’Elodie, car il la connaît désormais si bien que ce sont bien les états d’âmes de la jeune femme qui sont exprimés.
Entre guitare sèche et violons, ballades, folk et même disco, les arrangements semblent avoir été ciselés comme des diamants, tout comme les mélodies imparables.
Le texte du premier extrait de l’album, La Ceinture, fait le constat du côté éphémère des relations dès lors qu’elles essaient de se construire au dessus de la ceinture, un texte fort qui parlera à beaucoup d’entre nous.
Avec sa voix qui rappelle parfois Nancy Sinatra, Elodie se lance plus tard avec délice dans un duo gainsbourien aux accents de Bonnie and Clyde. La voix grave de Benjamin complète celle plus fragile, presque à la lisière des larmes, d’une jeune fille, à qui on ne la fait plus .
Un grand coup de coeur à cette chanson qui donne son titre à l’album Le jeu des 7 erreurs. L’opus d’Elodie contient des morceaux tous plus envoûtants les uns que les autres, et on entre dans cet univers finalement très visuel, parfois sensuel, à la limite du sexuel, avec délectation.
Mention spéciale à la reprise inattendue du Velours des vierges de Serge Gainsbourg (décidément !). Elle nous ravit aussi avec ses propres compositions (Les rideaux …), qu’elle accompagne souvent elle-même à la guitare sèche.
Bref il s’agit là d’un retour majestueux qu’il convient de saluer généreusement … A commander d’urgence !
Ici, tu peux lire l’interview-citégay d’
Elodie Frégé
Elodie Frégé – Les 7 et 8 Décembre au Café de La Danse – 5, passage Louis-Philippe 75011 PARIS


