Communiqu commun ANRS et INVS

L’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Agence
nationale de recherches sur le sida et les hpatites virales (Anrs), rendent
publics aujourd’hui les
rsultats de l’Enqute Presse Gay 2004¹, qui indiquent que les
prises de risques face au VIH/sida sont en augmentation dans la population
homosexuelle masculine.

Les Enqutes Presse Gay (EPG) permettent de suivre depuis 20 ans l’volution
des modes de vie et des comportements prventifs des homo et bisexuels masculins
lecteurs de la presse gay. En 2000, pour la premire fois, le relchement de la
prvention tait mis en vidence par cette enqute. Les rsultats pour 2004,
confirment ces tendances.

L’analyse de plus de 6 000 questionnaires valids, fait apparatre non
seulement une augmentation des prises de risque avec des partenaires
occasionnels, mais aussi une augmentation de leur frquence :
– plus de 77 %
des rpondants ont en effet dclar au moins un partenaire occasionnel au cours
des douze derniers mois prcdant l’enqute ;
– 36 % ont indiqu au moins une
pntration anale non protge avec des partenaires occasionnels dans les douze
derniers mois, soit une augmentation de 70 % entre 1997 et 2004 ;
– 24% ont
prcis pratiquer rgulirement des pntrations anales non protges (1 par
mois ou plus) avec des partenaires occasionnels soit une hausse de plus du
double par rapport 1997.

Si les prises de risque concernent toutes les classes d’ge, l’ampleur de
leur progression varie selon le statut vis–vis du VIH/sida : elles sont en
particulier plus marques pour les hommes sropositifs et les personnes qui ne
sont pas sres de leur statut srongatif ou qui ne le connaissent pas.

Enfin, les fellations sont d’une manire gnrale trs peu protges, puisque
seuls 6 % des rpondants indiquent toujours utiliser un prservatif lors d’une
fellation et que cette proportion a diminu en continu lors des trois dernires
enqutes.

L’Enqute Presse Gay renseigne galement sur le profil socio-conomique de la
population homosexuelle masculine ayant rpondu au questionnaire.
Ses
caractristiques principales demeurent identiques celles mises en lumire les
prcdentes annes : il s’agit pour prs de 80 % d’hommes de moins de 45 ans,
urbains, d’un niveau ducatif et professionnel relativement lev et
clibataires, le PaCS venant toutefois modifier ce trait (11% des rpondants
sont pacss). La proportion de sropositifs pour le VIH parmi les rpondants
reste stable (13 %) de mme que celle de ceux n’ayant jamais eu recours un
test de dpistage VIH au cours de leur vie.

Il apparat galement qu’Internet s’impose progressivement comme un espace de
rencontre (la frquentation de sites gays de rencontre ayant proportionnellement
double entre 2000 et 2004) au dtriment des autres lieux alors que les prises
de risques sont plus frquentes parmi les internautes que pour le reste des
rpondants (33% des lecteurs de la presse gay indiquent au moins une pntration
anale non protge avec des partenaires occasionnels contre 44% pour les
rpondants d’Internet).

Les rsultats de l’Enqute Presse Gay 2004 sont trs cohrents, en terme de
prise de risques et de dgradation de la prvention chez les gays, avec ceux de
l’enqute Baromtre Gay 2002 (ralise auprs d’homosexuels frquentant des
lieux de rencontre gay), ceux issus de la dclaration obligatoire du VIH/sida et
ceux issus de la surveillance des IST. Ils doivent alerter tous les acteurs
-publics et associatifs- de la prvention du VIH/sida et les inciter adapter
et intensifier leurs actions en direction de la population homosexuelle.

¹ Ralise en partenariat avec plusieurs titres de la presse
gay et notamment le magazine Ttu, finance par l’Anrs, cette tude s’inscrit
dans la continuit de la surveillance du VIH/sida.