Et voilà, maintenant que j’ai rejoint le groupe des joyeux célibataires (pour ceux qui ont suivi, c’était il y a deux articles de cela : restez un peu concentré, merde !), je me dois de repartir à la chasse d’un bout de gras pour me tenir chaud ces longues soirées d’hiver. En même temps, et vu que ma vie professionnelle se transforme de plus en plus en emprisonnement dans un goulag de Sibérie occidentale, je n’ai pas le temps d’écumer les bars pédés pour enfin trouver l’homme de ma vie (enfin ! Celui de la saison sera déjà pas mal.).
Une solution s’offrait alors à moi : les petites annonces. Loin d’imaginer la complexité du truc et le codage sémantique parfois digne d’un bon roman d’espionnage pendant la guerre froide, je me heurtais à quatre lettres qui allaient changer ma vision du désir homosexuel : TTBM. Je traduis pour les non-initiés, Très Très Bien Membré. Quoi ? Y en a encore qui ne comprennent pas ? Bon alors, si je vous dis grosse bite ? Ah, voyez, d’un seul coup c’est plus clair.
Quatre lettres, donc, qui résonnent encore dans ma tête comme le cri d’une petite vieille à qui on aurait supprimé Les Feux de l’Amour. Ma première réaction fut somme toute banale : « ben, ça va, je suis pas si ridicule ! ». Oui, mais ! Par ce qu’il y a toujours un mais, le doute s’installe en vous ( y a bien que lui d’ailleurs !) et le focus de votre journée n’est plus votre shopping chez H&M, mais simplement la taille de votre appendice sexuel. La question vous hante : « Ai je vraiment une petite bite ?!?! ». Dans le désarrois le plus total, vous vous paluchez sauvagement et ressortez cette bonne vieille règle en plastique datant de votre deuxième année de lycée et où vous aviez écris « 2be3 – Philip je t’aime ». Oh rage !!!!! Quoi seulement 17 centimètres, mais ça y est votre vie est finie. Comment faire face à votre prochain mec qui va bien sûr, un jour, inévitablement, réaliser que vous n’êtes pas TTBM ? Comment vivre avec cet interrogation incessante : comment vais je assurer maintenant que je sais que je ne suis pas TTBM ?
Mais pourtant tout marchait bien avant cela. Personne n’avait rien eu à redire sur la taille de votre sexe et sur ses performances. Et d’un seul coup, tout n’est plus qu’obsession. Tout ces pédés ne cherchent donc qu’une chose : que cela soit plan cul ou plan love, le critère de sélection est inévitable ; si vous n’avez pas la bonne taille de bite, vous pouvez continuer à mater des films de boules, ce sera bien là votre seul recours pour voir du cul.
Alors moi, toujours un petit peu « défendrice » de l’opprimé, laissez moi vous dire un truc avant que vous ne zappiez cette page : si vous faisiez un peu plus attention à ce qu’un mec a dans le cerveau et un peu moins à ce qu’il a dans son slip, vous ne vous trouveriez pas à dire le dimanche soir à vos copines: : « Pourquoi est ce que tu voulais que je reste avec lui ? Il avait autant de conversation qu’un macaque du Népal qui aurait été rejeté par sa horde !! »
Et moi, le sourire au coin des lèvres, traversant le désert de Gobie de mon célibat, je me dis que j’ai vraiment de la chance de ne pas vous connaître car vous êtes vraiment de TTGC*.
* Très très Grosses Connes
