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Moi aussi, j’ai décidé d’être visible !

Tout d’abord, restez calme ! Je la connais bien votre définition de la visibilité : si c’est pour se promener le dimanche dans le Marais votre Chiwawa sous le bras, claquer la bise à Nirvana quand vous allez à la Scream, ou passez votre après-midi à la terrasse de l’Open, vous avez tout faux.

Ça en fait rire certains ? Et bien je vais vous refroidir de suite : on n’est pas non plus visible quand on regarde La Cage aux Folles avec ses parents le dimanche soir, ni en allant à l’Arène tous les lundis et encore moins en rétorquant au boulot que si l’on est célibataire à 34 ans, c’est qu’on n’a pas encore trouvé la femme idéale.

Et paf ! En 2 paragraphes je viens de détruire toutes vos illusions. Ça fait mal, hein ? Allez, soyez pas trop en colère, il vous reste la GAY PRIDE.

Et oui, parlons en de la Gay Pride. Cette soi-disante fierté homosexuelle… D’abord, il y a ceux qui considèrent que le Marais est un ghetto et qu’ils ne trouvent pas d’épanouissement dans « ce milieu là ». Alors durant la marche, il restent sur le bord de la route à reluquer les bouts de viandes qui se dandinent au soleil. Dites donc, il faudrait voir de pas cracher dans la soupe : quand vous en trouvez un qui accepte de vous bourrer le cul comme une reine, vous lui demandez pas si il traîne souvent dans le Marais. Espèce de honteuse, va ! Vous croyez pas qu’à 46 ans on arrive à dépasser le stade de la honte ?!?! Sortez des backrooms, il fait un beau soleil dehors.

Et puis après, on trouve le provincial qui monte à Paris pour la marche en se disant que si il passe au journal de 20 heures, il aura pas à faire son coming out auprès de ses parents. Ne le blâmons pas trop, c’est vrai qu’à Mord-moi-les-choses en Bresses dans le Larzac, les homosexuels épanouis ne doivent pas courir les ruelles des villages. Mais je vous en supplie, était-il nécessaire d’arborer cet immonde T-shirt orange et ce pantalon à carreaux ? Ça fait tellement David & Jonathan à Champs Elysées en 1984 !!

Et puis après, on retrouve les sectaires, ceux qui ne se mélangent pas : les gay nounours avec les gay nounours (moi, j’aime bien le poil, ça m’excite !), les camionneuses avec leurs camions, les butch qui vont au Butch, les folles de l’Onix, les je-suis-une-porno-star de l’Open, les lesbos féministes qui ne savent pas que le monde a bien changé depuis 1972, et tout ça sans oublier les quelques stars sur le déclin qui font les joies des soirées Ho la la du Scorp et que l’on a mit devant comme pour :
a) nous protéger d’une éventuelle attaque d’un clan Anti-PACS
b) donner une bonne image de notre communauté au média (Heu… Loupé !).

Moi, si j’avais pu y aller (et oui, je travaille ce jour là. Merci David!!!), j’aurais voulu simplement marcher, être là pour montrer non pas que je sais danser sur Gloria Gaynor mais que nous existons, que l’on ne peut pas nous ignorer comme certains se complaisent à faire. Juste montrer que l’on peut être homosexuel et ne pas vivre la vie de certains qui passent dans les émissions de Mireille Dumas ou de Jean Luc Delarue, que l’on peut être fier de nous sans avoir à hurler du Dalida.

Peut importe qui vous êtes, vous devez être là avec votre individualité, peut être pour vous rassurer en vous disant que vous n’êtes pas le seul, peut être pour rassurer les autres en leur montrant que nous ne sommes pas ces monstres qui effraient tant les mamies et les enfants.

Et puis lundi viendra, et vous pourrez de nouveau devenir invisible pour un an. Moi je continuerai ma lutte, celle de tous les jours où je dois m’affirmer au travail, où je dois faire fasse à l’angoisse de mes parents, où je dois ouvrir les yeux de certains de mes amis et j’en passe. Parce qu’être visible, c’est d’abord ça. Assumez ce que l’on est tous les jours, voilà qui fera reculer les anathèmes.




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