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1er dcembre : journe mondiale de lutte contre le sida



1er dcembre : journe mondiale de lutte contre le
sida


 


Mercredi 1er dcembre 2010 : rassemblement 20h au mtro
porte de Douai Lille – arrive au centre LGBTQIF J’En Suis, J’Y Reste pour une
soire solidaire.


 


Nous, les Flamands Roses, manifestons l’occasion de la journe
mondiale de lutte contre le sida. Nous sommes une association de lesbiennes,
gays, biEs et/ou trans. CertainEs d’entre nous sont sropositifVEs pour le VIH,
parfois depuis longtemps. Mais nous savons que le VIH ne nous concerne pas
exclusivement : si certainEs d’entre nous ont t contaminEs suite une
relation homosexuelle, nous savons que de nombreuses personnes sont
sropositives suite une relation htrosexuelle ou un change de seringue
par exemple.


 


Nous manifestons aujourd’hui contre le sida dans le quartier
Moulins, quartier o se situe notre local associatif et o certainEs d’entre
nous habitent. Nous savons que dans ce quartier, comme dans tout autre, nous
croisons de nombreuses personnes sropositives comme nous, mais qui ne partagent
pas nos identits lesbiennes, gais, biEs, trans. Nous en sommes nanmoins
solidaires. Nous frquentons galement les lieux de drague homosexuelle, o nous
rencontrons des personnes au comportement homosexuel mme si elles nous parlent
de leur vie htrosexuelle. Nous ne sommes pas srEs que celles-ci aient accs
aux quelques informations et moyens de prvention disponibles dans nos milieux
communautaires LGBT et nous le regrettons.


 


Nous manifestons parce que nous sommes sropositifVES, que nous
n’en avons pas honte et que nous sommes solidaires de toutes les personnes
sropositives.


La
visibilit, le rejet de la honte et la solidarit peuvent nous aider combattre
le VIH, par exemple en luttant ensemble contre la stigmatisation.


Certaines circonstances de la vie exposent au VIH, en particulier
la prcarit, l’oppression, l’exclusion. En retour, les personnes sropositives
courent le risque d’tre prcarises, opprimes, exclues.


 


Nous savons qu’il reste trs difficile de rvler ou de parler de
sa sropositivit dans de nombreux milieux, y compris dans le milieu LGBT. Il en
rsulte que la situation des personnes sropositives est souvent difficile et
mconnue. Les lans gnreux de solidarit volontiers relays par les mdias ne
s’adressent presque jamais aux personnes sropositives. Il en est de mme des
campagnes de prvention, mme quand elles visent des publics spcifiques :
homosexuels ou toxicomanes par exemple. Ces campagnes contribuent
invisibiliser les personnes sropositives, pourtant concernes par la prvention
au mme titre que les personnes srongatives. En particulier celles-ci ne
sauraient tre tenues pour responsables de la transmission du vih : nous nous
opposons la criminalisation de la transmission du VIH, comme c’est
malheureusement le cas en France. En novembre 2009, une personne a t condamne
Besanon pour avoir transmis le VIH son partenaire. Nous voulons aussi que
soient vulgarises les donnes scientifiques disponibles sur les risques rels
de transmission lors de relations sexuelles entre unE partenaire srongatifVE
et unE partenaire sropositifVE observant un traitement. Nous voulons savoir si
les risques de surcontamination sont rels lors de relations sexuelles entre
partenaires sropositifVEs. Nous sommes attentifVEs aux suites qui seront
donnes au projet d’tude sur la prophylaxie pr-expostion (PrEP), qui demeure
pour nous une piste intressante pour la prvention mme si les rsultats de
l’tude Iprex rcemment publis sont moins satisfaisants que prvu. Nous
souhaitons (comme le groupe interassociatif TRT5) que toutes les recherches
biomdicales correspondent aux besoins des personnes concernes et que les
droits et les intrts des participantEs soient respects.


 


Nous voulons que touTEs puissent avoir une sexualit choisie et
libre de toutes les oppressions car la domination masculine et/ou les tabous
empchent souvent de parler de sa sexualit avec sa, son ou ses partenaires et
d’avoir des relations sexuelles sans risque.


 


Comme le rappelle la dclaration de Vienne signe cette anne par
de nombreuses organisations mondiales et des institutions franaises comme le
Conseil National du sida, la politique rpressive actuelle en ce qui concerne
les drogues, qui s’appuie en France sur la loi du 31 dcembre 1970, nuit la
prvention, (change de seringues par ex.) et au confort des personnes
sropositives (certaines utilisent le cannabis pour soulager les effets
secondaires des traitements par ex.). Nous voulons que l’usage mdical du
cannabis soit autoris. Nous voulons que l’usage des drogues soit
dpnalis.


 


Nous voulons que l’accs au dpistage soit gnralis. Nous
soutenons les initiatives de dpistage rapide et notamment communautaire telle
que celle qui est actuellement expriment Lille par l’association Aides
(Com’Test). Nous nous flicitons que le Ministre de la Sant autorise dsormais
les associations pratiquer des tests de dpistage rsultat rapide (arrt du
17 novembre 2010). Nous esprons que le Ministre accompagnera cette
autorisation des financements appropris pour les associations (locaux,
matriel, formations). Pour autant, nous serons attentifVEs ce que cela ne se
fasse pas au dtriment des structures qui organisent dj des dpistages : CDAG,
CIDDIST, hpitaux.


 


Nous voulons que touTEs aient accs l’information et aux moyens
de prvention (prservatifs internes et externes, gel, seringues par ex.) en
particulier dans le milieu scolaire et universitaire, au travail, en
prison.


Nous souhaitons que les actions de prvention menes par les
associations sur les lieux de drague ne soient pas entraves par la prsence
policire.


Depuis la loi sur le racolage passif la police rend le travail
de prvention de plus en plus difficile sur le terrain. Cette loi s’attaque
galement aux travailleurSEs du sexe, trs exposEs la rpression.


 


Nous exigeons que les laboratoires pharmaceutiques adaptent le
conditionnement des traitements aux diffrents usages qui peuvent en tre faits.
Les traitements sont gnralement conus et tests pour tre administrs des
corps masculins cisgenres. Nous voulons que la diversit des corps soit prise en
compte. Nous voulons que des tudes soient effectues sur le VIH chez les
personnes trans, par exemple en ce qui concerne les interactions entre les
trithrapies et les hormones.


 


Nous exigeons que l’tat organise une campagne de promotion du
traitement post-exposition, et que ce traitement soit disponible en dehors des
pharmacies hospitalires, et notamment dans tous les CDAG, CIDDIST, et les
maisons de sant.


 


Les
personnes trangres sropositives vivant en France sont dans une situation trs
difficile ; elles sont souvent prcaires. Celles-ci n’ont pas de droit de sjour
pour maladie si un traitement est thoriquement disponible dans leur pays
d’origine. Mais lorsque ce traitement n’est en ralit pas accessible, par
exemple pour des questions de cot, leur expulsion quivaut une condamnation
mort. De plus les prfectures violent le secret mdical puisqu’elles doivent
tre informes par les mdecins. Nous sommes solidaires des personnes qui,
l’Etranger, n’ont pas accs aux traitements anti-VIH rcents. En effet, certains
laboratoires pharmaceutiques s’opposent la fabrication de mdicaments
gnriques par leurs concurrents locaux. Nous dnonons la rcente remise en
cause par le Gouvernement et le Parlement du droit de sjour pour maladie et de
l’Aide Mdicale d’tat. Nous demandons la rgularisation de touTEs les
sans-papierEs sans condition. Le droit la rgularisation et au sjour doit
tre un principe inscrit dans la loi.


 


Les
personnes sropositives peuvent prouver de grandes difficults trouver ou
conserver un emploi. Elles sont confrontes au besoin d’amnager leur temps de
travail pour faire face aux moments o le poids de la maladie est trop lourd, ou
lorsque la fatigue lie au traitement se fait sentir. Les employeurs acceptent
mal les arrts maladie rpts ou prolongs. Nous sommes inquitEs des projets
gouvernementaux instaurant des contrats de travail qui prvoient une longue
priode pendant laquelle un employeur peut licencier son employ sans motif. Les
personnes sropositives seraient particulirement exposes de tels
licenciements, sans protection contre cette discrimination. De nombreuses
personnes sropositives n’ont plus la force de travailler et bnficient de
mesures sociales solidaires : elles peroivent des allocations, sont parfois
aides domicile et le cot de leur traitement est pris en charge par la
scurit sociale. Mais le gouvernement envisage de rduire ou de supprimer
certaines de ces allocations.


De
plus le systme scandaleux des franchises mdicales oblige les malades payer
pour leur maladie comme s’ils ou elles en taient responsables. La rforme de
l’hpital avec notamment le systme de la tarification l’acte augmente encore
le cot support directement par les malades. Ce systme interdit de plus la
prise en charge solidaire des soins des personnes prcaires ou sans-papierEs
telle qu’elle tait pratique jusqu’ici.


 


En
France, il est interdit aux homosexuels de donner leur sang. Il est inadmissible
et d’ailleurs contraire loi que, pour cela, l’tablissement Franais du sang
tablisse un fichier d’homosexuels.


 


Le
1er dcembre est la journe mondiale de lutte contre le sida. Une journe
est-elle suffisante pour attirer l’attention du public et des mdias ? Car il
s’agit bien d’une lutte, et nous savons que celle-ci croise nos luttes
quotidiennes contre la prcarit, le racisme, le sexisme, l’homophobie, la
lesbophobie, la biphobie et la transphobie.


 


Lille, Les Flamands Roses

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