La circonstance aggravante de commission de violences volontaires en raison de l’orientation sexuelle supposée des victimes est de plus en plus prise en compte. A l’instar d’une décision rendue a Metz condamnant à 5 mois de prison ferme l’agresseur d’une jeune lesbienne (article), trois juridictions pénales différentes viennent de condamner à Strasbourg, Montpellier ou Angers des individus auteurs de violences homophobes ou lesbophobes.
2 MOIS DE PRISON AVEC SURSIS A STRASBOURG CONTRE UN AGRESSEUR HOMOPHOBE
Hier, le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné un homme de 34 ans auteur d’une agression contre un animateur social d’une trentaine d’année. Frappé d’un coup de poing au visage le 8 mai 2009 dans une rue du quartier de la gare, la victime a souffert d’une fracture orbitale. L’auteur du coup contestait lors de l’audience le caractère homophobe de l’agression mais n’a pas convaincu la cour qui l’a condamné à 2 mois de prison avec sursis, 500 euros d’amende et 2000 euros de dommages et intérêts. A noter que le tribunal n’a pas suivi les réquisitions du parquet qui réclamait le double de la peine prononcée.
UN MULTIRECIDIVISTE CONDAMNE A MONTPELLIER A 3 ANS DE PRISON FERME
A Montpellier, c’est un multirécidiviste, absent à l’audience car il purge une peine de prison pour des mêmes faits de violences homophobes, qui a été condamné à 3 années de prison ferme pour extorsion par violences, menace de violences ou contrainte, commis à l’encontre de 4 homosexuels. Pour des seules raisons procédurales et éviter un vice de forme, la circonstance aggravante d’homophobie n’a pas pu être retenue au jugement même si parties civiles et parquet en conviennent en l’espèce.
Les faits d’une rare violence ont été commis en octobre et novembre 2008 selon le même mode opératoire : l’agresseur se rendait dans des bars gays de la ville, ou se postait à proximité de ceux-ci, et rentrait en relation avec ses victimes chez qui il se faisait inviter avant d’avoir ou non des relations sexuelles. Il les dépouillait sous la contrainte, et parfois sous la menace d’une arme blanche. Multirécidiviste, condamné à 24 reprises depuis 1991 pour des faits souvent similaires, l’agresseur avait déjà été condamné à Nice en 2006 à 2 ans de prison ferme et avait répété ces faits à Dijon à sa libération comme à Paris, faits pour lesquels il purge actuellement une peine de 4 années de prison.
Le Collectif Contre l’Homophobie de Montpellier qui a assisté les victimes, souligne dans un communiqué que «Ce fut donc un procès pénible car le mis en cause ayant déserté, les victimes comme le tribunal n’ont pas eu droit aux explications qu’ils étaient en droit d’attendre. Cette désinvolture du mis en cause témoigne du déni dans lequel il vit en permanence».
A ANGERS, LE TRIBUNAL CONDAMNE DEUX DES AGRESSEURS DE SEGRE A 1 AN FERME ET 3 MOIS AVEC SURSIS
Enfin, deux jeunes ont été condamnés à Angers, toujours hier, dans le cadre de l’affaire de violences contre un couple lesbien qui résidait a Segré. Un an de prison, deux ans de mise à l’épreuve, et des dommages et intérêts ont été prononcés contre l’un des agresseurs, récidiviste dans cette même affaire. Toujours pour une question de procédure la circonstance aggravante d’homophobie n’a pas été retenue même si en l’espèce elle était établie.
L’un de ses comparses s’est vu prononcer une peine de 3 mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve de cinq ans alors que le parquet ne réclamait que 40 heures de travaux d’intérêt général.
Ces condamnations font suite à des premières peines infligées en fin d’année dernière contre des protagonistes de ces insultes et violences (article). Les deux femmes avaient dû déménager et quitter Segré pour retrouver un peu de tranquillité.
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Un reportage de la TV locale Angers 7 sur le jeune couple de Segré :

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