Pelléas et Mélisande, le chant des aveugles (Cinéma)

Avec : Olivier Py
Marc Minkowski
Jean-Sébastien Bou

108 minutes

Sortie le 4 Mars 2009

L’histoire:

Moscou, juin 2007. Olivier Py, Marc Minkowski, chanteurs et musiciens de Pelléas et Mélisande, sont tous confrontés à l’étrangeté de l’opéra de Claude Debussy, représenté pour la première fois en Russie. Le film de Philippe Béziat témoigne de leur travail et de leur fascination pour cette oeuvre.

L’avis de JEF :

Le film de Philippe Béziat est un mélange curieux, surprenant mais assez réussi, entre documentaire et captation d’une représentation. Il laisse, heureusement, une large part aux musiciens, qui s’expriment avec beaucoup de sincérité et de justesse. C’est d’autant plus intéressant que pour beaucoup d’artistes russes, la musique de Debussy est une vraie découverte. Pelléas n’avait en effet jamais été monté à Moscou, et c’est en quelque sorte une première.

Certains sont enthousiastes, comme cet altiste qui compare la musique de Debussy aux mosaïques lumineuses et colorées qu’il voyait, enfant, au fond de son kaléidoscope. Un grand et large barbu à la figure d’archimandrite s’avoue décontenancé d’interpréter une musique qui ne lui permet pas d’offrir au public tout ce que sa voix de basse recèle de puissance et d’expressivité. Une très vieille dame, élégante et maquillée, évoque avec une rare élégance sa découverte des impressionnistes français, au cours d’une exposition organisée à Moscou dans les années 60. Le parallèle esthétique entre la peinture impressionniste et la musique de Debussy a été souvent mis en avant, mais jamais d’une façon aussi belle et émouvante. Le chef, Marc Minkovsky, nous donne une leçon de musique exemplaire sur l’art de Debussy. Tout cela fait aisément passer les sentences pontifiantes et obscures du metteur en scène, insupportable, bien évidemment. On regrette juste de ne pas entendre s’exprimer l’excellente Sophie Marin-Degor, interprète de Mélisande.
Un conseil toutefois : réviser son Pelléas avant d’aller voir le film, sinon, tout risque de vous paraître un peu ésotérique et obscur, et l’ambiance de cet opéra bizarre et envoutant l’est déjà assez.
JEF pour CitéGAY

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