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Loin, Lambert Wilson

On savait Lambert Wilson chanteur, à la belle tessiture de baryton, en revanche, on ne pouvait deviner jusqu’ici que l’acteur en pinçait aussi pour les chansons, de celles qui se fredonnent sans peine tout en provoquant des sensations propres à titiller l’intellect. Dans la chanson « Loin » qui donne son titre à cet album, il se plaît ainsi à siffloter sur une mélodie aérienne tout en faisant valser les sons, swinguer les mots. Et pas n’importe quels mots : Au générique de ce CD grave et léger à la fois, on retrouve en effet entre autres Boris Bergman (Christophe, Alain Bashung…), l’écrivain Marie Nimier et Marc Estève. Ou encore Christophe Mali, évadé pour l’occasion de son groupe Tryo et auteur-compositeur du premier single extrait « Enfants de la balle ». Là, Lambert Wilson, se raconte sur fonds de guitares sèches en «Fils de rien fils de lui», un fiston qui se «sent tout petit». Soit un gamin qui rêve le cartable sur le dos en attendant le grand jour où, enfin, les projecteurs seront braqués sur lui seul. On peut difficilement aller plus loin dans l’autobiographie. Lorsque Lambert Wilson prend lui-même la plume, il se décrit dans la chanson «Trop tard» comme une sorte d’incompris rejetant les «faux semblants», les «beaux sentiments/Bien pensants» et sa phrase «Je veux être qui je suis» prend alors de singulières résonances. Tout comme la légèreté assumée du charmant «Trois c’est trop», la grâce avec laquelle il adapte le texte «Image fantôme» de feu Hervé Guibert ou encore sa facilité à habiter de sa belle voix et de son élocution élégante cet album simple et coloré, habillé de cordes grattées, de rythmiques retenues et de fines harmonies. Pile là ou ne l’attendait pas, Lambert Wilson. Comme il se doit.

Deux extraits vidéos de l’album :

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