in

Lesbiennes, gays, htros non gaux dans les soins de sant



Communiqu Warning


14
octobre


 


Lesbiennes, gays, htros non gaux
dans les soins de sant


 


Une tude amricaine vient de faire
le point sur l’tat de l’accs aux soins des populations gays, lesbiennes et
bisexuelles. Bien entendu cette tude ne concerne que nos amis
d’Outre-Atlantique, nanmoins certains lments restent intressants et sont
probablement commun notre pays.


 


 


L’accs aux soins est un composant important de la sant. Aux USA, il est
un des 10 indicateurs de sant du programme Healthy People 2010 du dpartement de
sant amricain. Il ne renvoie pas uniquement la disponibilit gographique de
services de qualit, mais aussi aux questions financires, sociales, culturelles
et structurelles associes au soin. La recherche a clairement dmontr que les
groupes dfavoriss, notamment les personnes de couleur ou celles statut
conomique faible, avaient des difficults accder aux soins. C’est pourquoi
on peut aussi se poser la question pour les gays, bi et lesbiennes dans la
mesure o cette population subit une discrimination du fait de son orientation
sexuelle.


 


Malheureusement les recherches sur la sant LGB reste assez limites du
fait d’un manque de donnes bases sur des chantillons reprsentatifs larges.
Ceci est d notamment au fait que l’orientation sexuelle n’est pas un critre
interrog dans les enqutes nationales de sant amricaines. Par consquent les
enqutes sur la sant LGB ont souvent t ralises un niveau local ou sur des
chantillons faciles analyser. L’intrt de l’tude dont nous parlons
aujourd’hui est qu’elle s’est faite partir d’une enqute nationale de sant et
via une astuce intressante. Dans celle-ci il a t possible d’identifier qui
vivait en couple et surtout qui vivait en couple avec une personne de mme sexe.
A contrario, il n’est donc pas possible d’tendre les rsultats trouvs aux
personnes clibataires.


 


Quatre indicateurs d’accs aux soins ont t mesurs. Certains sont plus
spcifiquement amricains.


         
Avoir une couverture sant


         
Avoir un tablissement rgulier de soins (non compris les Urgences) Avoir
vu un prestataire de sant dans les 12 derniers
mois


         
Avoir eu des besoins de sant non rsolus du fait d’un problme de
cot


 


Les rsultats montrent des diffrences importantes entre les couples gays
et ceux lesbiens, mais aussi avec les couples htrosexuels. Les lesbiennes dclarent un moindre usage
des services de sant (deux fois moins) et plus de barrires l’accs aux soins
que les femmes htrosexuelles. 
Elles ont ainsi moins souvent une couverture sant et rencontrent plus de
besoins de sant non rsolus du fait du cot.  Enfin elles voient moins souvent un
prestataire de sant.


 


Chez les hommes gays, on constate aussi une moindre couverture de sant.
Mais par contre, un plus grand usage des services de soins que les hommes
htrosexuels.  (suprieur de 40%).
Ils sont aussi trois fois plus nombreux avoir vu un mdecin dans les 12
derniers mois. D’un point de vue des besoins en sant non rsolus du fait du
cot, la situation est identique entre hommes gays et
htros.


 


Pour les lesbiennes, ces rsultats dmontrent l’importance de
l’orientation sexuelle dans les questions d’accs aux soins aux USA. Il existe
des disparits importantes ce sujet entre les couples de lesbiennes et les
couples htrosexuels. On peut supposer que la situation est semblable ou mme
plus aggraves pour les lesbiennes vivant seules.


 


Les auteurs de l’tude indiquent n’avoir pas de raison prcises pour
expliquer les rsultats pour les gays. Ils supposent que l’pidmie de VIH a rvolutionn les
habitudes de sant des gays, les amenant plus souvent consulter, parler plus
ouvertement de leur orientation sexuelle et pratiquer plus une mdecine
prventive afin d’viter les soucis pouvant tre exacerbs par le VIH.
Ce
profond changement mrite d’tre not dans la mesure o habituellement les
hommes, en gnral, sont connus pour consulter moins souvent que les femmes, un
mdecin. L’pidmie VIH a peut-tre modifi la manire avec laquelle les gays
interagissent avec leurs mdecins. Parce que la population lesbienne est
moindre risque pour le VIH, ce changement ne se serait pas appliqu pour elles.


 


D’autres tudes montrent que les lesbiennes communiquent moins facilement
leur orientation sexuelle que les gays leurs mdecins. Elles sont aussi plus
intresses trouver un mdecin friendly. Certaines tudes ont elles montr que
les lesbiennes sont influences par les discriminations qu’elles ont vcues avec
les prestataires de sant. A ce sujet, l’tude mene par SOS homophobie va dans
ce sens. Pour les gays, les tudes sont contradictoires, puisque d’un ct des
gays dclarent des expriences de stigmatisation quand d’autres tudes montrent
que leurs expriences des services de soins sont globalement positives.
[L’tude->art195] mene par Dialogai chez les gays de Genve indiquait une
insatisfaction de ceux-ci face leurs mdecins.


 


En terme de recommandations, il est clair qu’il y a un besoin de
dvelopper des programmes  afin
d’amliorer l’accs aux soins des lesbiennes. Les prestataires de sant
devraient tre conscients des barrires auxquelles fait face cette population.
Il est aussi ncessaire d’inciter les lesbiennes, via des programmes
communautaires, utiliser plus souvent les systmes de soins.


 


Les mdecins doivent donc avoir les comptences culturelles spcifiques
pour mieux servir les gays, bi et lesbiennes. Dans certains cas, mme les
prestataires de sant qui avaient une attitude positive envers leurs clients
LGBT montraient une faible connaissance des besoins de ces patients. Dans
d’autres cas, les prestataires ne savaient pas trop comment discuter de ces
besoins avec leurs patients sans les offenser. Cette situation doit tre
similaire en France puisque la formation sur les spcificits lies
l’orientation sexuelle, les programmes de sensibilisation sur le sujet, sont
quasiment inexistants.


 


 


 


Source   Health
Care Access Among Individuals Involved in Same-Sex Relationships , Julia
R.Heck, Randall L. Sell et Sherri Sheinfeld Gorin, American Journal of Public
Health
, juin 2006.


 


 


 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Projection-dbat – des genres et des sexualits – CGL Paris

Rassemblement pour la lacit et contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie :