Je t’avais déjà parlé de l’ouragan qu’allait provoquer les Scissor Sisters, ce groupe vraiment unique, des bêtes de scène folles furieuses, dont les influences se situent entre cabaret, glam-rock, new-wave et disco. Et bien j’étais encore loin du compte !
De manière quasi instantanée et dès leur premier album éponyme, les Scissor Sisters (à l’origine une position sexuelle lesbienne, d’ailleurs à ses tous débuts le groupe s’appelait Dead Lesbian and the Fibrillating Scissor Sisters), sont devenues entre autre les chouchous de Bono, david Gilmour (de Pink Floyd), Roger Daltrey (des Who), Thom Yorke (de Radiohead), Elton John, Duran Duran, Andy Bell (Erasure) et Kylie Minogue, pour qui ils ont d’ailleurs écrit le hit I Believe In You.
Continuellement dans le Top 5 britannique avec les titres Take Your Mama, Filthy Gorgeous et Laura, c’est surtout la reprise électro du Confortably Numb de Pink Floyd qui les a notamment fait remarquer sur les dance floor français, le groupe a aussi raflé toutes les récompenses possibles et imaginables, avec notamment un Brit Awards, en 2005.
Récemment consacré groupe numéro un de la communauté gay Outre-Manche, dans un classement paru dans le magazine britannique Attitude, la formation new yorkaise dépasse même les icônes ABBA, Madonna, Kylie Minogue ou encore George Michael.
Côté univers musical, quand on écoute les Scissor on pense immédiatement à Billy Joel, Elton John, T-Rex, et bien sûr aux Bee-gees à cause de la voix haut perchée du leader charismatique, et un tantinet follasse Jake Shears. Ces nouvelles divas avouent aussi un penchant pour les années 80, avec Duran Duran en tête (ceux qui leur ont donné envie de faire de la musique selon Ana Matronic), dont ils firent la première partie durant 5 Concerts ultra blindés en 2004 dans l’Arène de Wembley. « A dream came true » confessait alors l’alter ego féminin de Jake Shears, qui aime se présenter généralement comme un transsexuel F to M déguisé en femme.
On adore les costumes bigarrés qui doivent probablement être le résultat de tonnes d’heures de travail de la part des stylistes les plus créatifs du moment, les paillettes, les boas et le jeu de scène du groupe, dont la réputation d’entertainers n’est plus à faire. Chacun de leur concert est une gay pride, qui te colle un sourire indélébile sur le visage, et qui dure même encore jusqu’au lendemain. Lors du festival de Benicassim par exemple, il fallait le voir pour le croire, lorsque Jake est arrivé sur scène vêtu d’une simple serviette de bain et l’a tournée au-dessus de sa tête à la fin de la chanson !
Mais revenons à ce nouvel opus qui s’annonce comme une suite logique du premier, mais cette fois résolument tourné vers l’univers seventies glam (exit les sonorités électro eighties). Autant le dire tout de suite, nous sommes en présence d’un classique dont chaque titre est irrésistible. Tout d’abord, le premier single imparable I Don’t Feel Like Dancing donne envie de faire exactement l’inverse de ce qu’il annonce. Au piano c’est Elton John himself qui entame une ligne de piano, qui n’est pas sans rappeler Cette année là de notre Clo-Clo national, mais rassure toi je ne parle là que d’un petit détail de la chanson. La voix n’a jamais été aussi puissante et le morceau met instantanément le feu, impossible d’y résister. D’ailleurs c’est bien simple même Justin Timberlake a dû s’incliner et laisser la première place des charts britanniques aux sours ciseaux, depuis déjà deux semaines. Chaque titre s’enchaîne alors avec une facilité implacable, et les arrangements prennent facilement des allures de Big Band, à grand renfort de violons, de trompettes et de cymbales.
Si chacun d’entre eux semble voué au fun le plus absolu, un certain degré de gravité n’en est pourtant pas totalement absent. Ainsi le très énervé, She’s My Man aurait été inspiré par l’ouragan Katrina. Une très grande mention spéciale au titre Oooh, littéralement euphorisant . Quand est-ce que la sécurité sociale va nous les rembourser ?
L’an dernier les Scissor Sisters faisaient les premières parties de Dépêche Mode. Cette fois c’est trois Wembley qui les attendent en Grande-Bretagne, pour eux tous seuls ! Tiens-toi prêt car la contagion arrive en France et ça m’étonnerait fortement que tu y coupes !
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