Act Up-Paris
Communiqu de presse –
2006
1er mai : Mayday Parade
heures
Blanche
La prcarit, jamais, ne
nous empchera d’tre les plus belles.
Le 1er mai prochain, dans
plus de vingt villes d’Europe, le rseau Mayday organise une journe d’actions.
Il s’agit de rendre visibles toutes les formes de prcarit. Il s’agit aussi de
rappeler, une date traditionnellement consacre la fte des travailleurs,
que les conditions de vie des prcaires ne sauraient tre amliores par des
politiques visant au seul plein emploi, qui ngligent l’essentiel : faire
valoir les droits un revenu, la sant, un logement, l’ducation, aux
loisirs, la paresse, la circulation libre et au sjour, l’galit des
droits quels que soient les sexes, les ges, les genres, les origines, les
orientations sexuelles.
Les militantEs d’Act
Up-Paris participent cette parade. videmment. Nous sommes des personnes
sropositives, malades du sida. Nous connaissons la
prcarit.
Quand votre souci principal
est de manger, de trouver un endroit stable o dormir, d’viter un contrle
policier car vous n’avez pas de papiers; quand, faute d’argent, vous ne pouvez
pas vous dplacer, suivre des tudes ou prendre du repos ; alors vous
consacrez moins de temps votre sant, vous prenez moins bien vos traitements,
voire pas du tout, ou vous attendez qu’un problme grave survienne pour
consulter le systme de soins. Et ce, d’autant plus que la sant devient un
luxe. La rforme de la scurit sociale, l’augmentation du forfait hospitalier
ou le dmantlement de l’Aide mdicale d’tat ont fait de la sant un privilge
qu’il nous faut payer. La prcarit vous expose donc plus aux risques
d’aggravation de votre tat de sant.
Mais l’inverse est aussi
vrai : la maladie rend vos conditions de vie plus prcaires. Le monde du
travail est profondment hostile aux sropos : licenciement abusif, refus
de temps partiel thrapeutique, arrts-maladie remis en cause. De l’autre ct,
les bnficiaires de l’Allocation Adulte Handicap (AAH) se voient contraintEs
de retourner au travail, parce que les administrations estiment qu’ils peuvent
travailler malgr leur tat de sant. Sans compter que la rcente rforme de
l’AAH, tend inscuriser encore plus ses allocataires, tant le systme
d’attribution et de calcul de la nouvelle prestation est complexe et
difficilement comprhensible. Les malades sont donc malvenuEs la fois dans le
monde de l’emploi – o on nous estime inaptes- mais aussi dans celui des minima
sociaux – o on veut nous voir travailler. De mme, les propritaires de
logement, y compris sociaux, les banquiers, les assureurs, entre autres,
n’aiment pas trop ce que nous sommes, des personnes atteintes d’une pathologie
grave et volutive : leurs pratiques visent toujours plus nous exclure et
contribuent ainsi, la prcarisation de nos vies. Qui, dans cette histoire,
tient compte de nos dsirs, de nos envies ou de nos besoins
?
Nous sommes les plus mmes
de parler de nous. Nous ne supportons plus que l’on parle de la prcarit sans
les prcaires, sans savoir qui nous sommes. Nous participerons la Parade du
Mayday en tant que prcaires, firEs de ce que nous sommes et firEs de nous
battre pour amliorer nos droits.
La prcarit, jamais, ne
nous empchera d’tre les plus belles.
RDV M Blanche – Lundi 1er
mai – 18 heures