Act
Up-Paris
Communiqu de
presse
2005
Assurance
Maladie
Xavier Bertrand a choisi
:
Btise, silence et
mpris
Ce matin, une dizaine de
militants d’Act Up-Paris ont bloqu symboliquement l’accs au Colloque du 60me
anniversaire de la Scurit Sociale pour tenter de porter la voix des malades au
choeur de cet vnement auquel ils n’avaient pas t invits. Act Up-Paris
reconnat Xavier Bertrand, dfaut de pertinence et de transparence, une
relle constance : il poursuit sa politique de restriction de l’accs
l’assurance maladie et l’Aide mdicale de l’tat et s’obstine refuser toute
concertation avec les malades. Dernier exemple en date : la franchise 18
euros.
Mercredi 28 septembre, alors
qu’il prsentait les grandes lignes du Projet de loi de finances de la scurit
sociale, Xavier Bertrand a pass sous silence une des mesures importantes de ce
projet : la mise en place d’une franchise de 18 euros la charge des malades
pour les actes mdicaux d’un montant suprieur 91 euros.
Act Up-Paris s’insurge
contre cette nouvelle restriction de l’accs aux soins des plus prcaires et des
plus malades. Et ce d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte
d’incertitude pour la prise en charge 100% des soins lis aux Affections de
longue dure (ALD) telles que le sida. En juillet 2004, Philippe Douste-Blazy et
Xavier Bertrand ont impos par un vote en urgence et sans la moindre
concertation avec les associations de malades, leur rforme de l’assurance
maladie. Celle-ci a remis en cause la prise en charge 100% des soins lis
une ALD, notamment par :
– l’instauration d’un
dispositif de coordination des soins s’articulant autour d’un mdecin traitant
et dont le caractre coercitif instaure une subordination des malades aux
mdecins
– la mise en place de
nouveaux protocoles de soins individualiss pour les ALD, tablis sur la base de
rfrentiels de soins que devrait labors la Haute autorit de sant (HAS),
restreignant les soins et traitements pris en charge 100
%.
labore sans concertation
avec les premirEs concernEs, cette rforme rpondait avant tout une logique
gestionnaire dconnecte de la ralit du terrain, et sa mise en application se
rvle laborieuse. Le dispositif du mdecin traitant a d tre repousse
janvier 2006, quant aux rfrentiels de soins, certains (comme celui concernant
les malades du sida) ne verront pas le jour avant 2007.
Pendant ce temps ce sont ces
malades que l’on veut faire taire qui payent les consquences de cette rforme.
CertainEs sropositifVEs se sont vu imposer des majorations lors de
consultations chez des mdecins spcialistes en raison des » dispositions
prvues pour les personnes qui ne passent pas par leur mdecin traitant ou qui
n’ont pas sign de protocole de soins « . Ces consultations taient pourtant
directement lies leur infection par le VIH.
Sur ce mme prtexte,
certainEs malades atteintEs de pathologies lourdes pourront donc se voir imposer
cette nouvelle franchise de 18 euros, ds lors que les caisses primaires
d’assurance maladie estimeront que l’acte en question n’est pas affrent
l’ALD. Cette mesure aura des consquences dsastreuses pour celles et ceux qui
n’ont pas les moyens de souscrire une mutuelle prive. cet gard, nous
rappelons Xavier Bertrand que nombre de sropositifVEs n’ont comme seules
ressources que l’Allocation adulte handicap (AAH), et que le montant de
celle-ci (599,49 euros par mois) les exclut de la CMU complmentaire et de
l’aide l’assurance complmentaire.
Xavier Bertrand doit
reconnatre aux malades leur place d’acteurs et d’actrices du systme de sant.
Tant qu’il s’y refusera il restera incapable de mettre en place un dispositif
d’accs aux soins la hauteur des enjeux de sant publique et de la lutte
contre le sida.
Comme premier gage de sa
prise en considration des malades, Act Up-Paris exige de Xavier Bertrand qu’il
retire son projet de franchise 18 euros.
