Sarkozy/Act
Up/Notre-Dame
Nicolas
Sarkozy et l’inacceptable
Samedi
18 juin, Nicolas Sarkozy a dnonc les « comportements inacceptables » des
militantEs d’Act Up-Paris qui avaient procd un mariage symbolique de deux
femmes en la cathdrale de
Notre-Dame de Paris le 5 juin dernier. Selon une dpche AFP date du 18 juin,
le ministre de l’Intrieur a dclar devant 1800 membres de l’UMP : » J’accepte
toutes les diffrences condition que ces diffrences ne soient pas
intolrantes. De ce point de vue, je n’ai pas accept ce qui s’est pass
Notre-Dame-de-Paris. « . Il a ajout : » ce qu’on a fait un prtre et une
glise, jamais on ne se serait permis de le faire dans un autre lieu de culte
« .
Cela
appelle plusieurs commentaires :
–
Nicolas Sarkozy parle de » tolrance » et d’ » intolrance « . Nous parlons
d’galit entre les homosexuelLEs et les htrosexuelLEs. Un ministre qui se dit
rpublicain ne devrait pas assurer qu’il » accepte toutes les diffrences « ,
mais bien qu’il se bat pour l’galit des droits. Quelle est la position de
Nicolas Sarkozy sur le mariage, l’adoption ou l’homoparentalit
?
– En intervenant, le prsident de l’UMP et
ministre de l’Intrieur rappelle involontairement que la lutte contre
l’homophobie et pour l’galit des droits est avant tout une question de volont
politique. En la matire, Nicolas Sarkozy a tout prouver. Quand en dcembre
dernier, le dput UMP Vanneste avait dclar l’Assemble Nationale que »
l’homosexualit est une menace pour la survie de l’humanit « , reprenant son
compte des propos d’Adolf Hitler, le prsident de l’UMP avait trouv ces propos
» inacceptables » mais pas au point d’exclure le dput de son parti. Le 26
janvier dernier, il promettait cette sanction en cas de rcidive de Vanneste. Le
jour mme, ce dput affirmait que l’homosexualit tait infrieure
l’htrosexualit. Nicolas Sarkozy ne l’a pas exclu. Tant que les responsables
politiques auront aussi peu de courage en matire de lutte contre l’homophobie,
nous organiserons des actions symboliques pour alerter l’opinion
publique.
–
Le ministre de l’Intrieur estime que la religion catholique a t » bafoue »
par notre action. La crmonie symbolique laquelle nous avons procd s’est
droule avec une calme dtermination. La messe tait termine depuis une
demi-heure et n’a donc pas t interrompue. AucunE croyantE n’a t interpell
ou insult. Nous n’avons pas » bafou » la religion. Nous avons interpell les
autorits catholiques et les responsables politiques qui les coutent sur les
positions du Vatican en matire d’galit des droits et de lutte contre le
sida. En prtendant que nous avons
» bafou » la religion catholique, Nicolas Sarkozy estime donc qu’un mariage
homosexuel et un baiser entre deux femmes Notre-Dame sont autant d’insultes
aux croyants. C’est bien le problme que nous posons.
–
Lorsqu’il dit « ce qu’on a fait un prtre », le ministre de l’Intrieur (qui est
galement en charge de la dfense des « liberts publiques ») reprend son compte
les affirmations de M. Jacquin alors qu’il est trs bien plac pour savoir
qu’une enqute est en cours pour trancher entre deux versions contradictoires
des faits. Nous le raffirmons une fois de plus : aucune violence, verbale ou
physique, n’a t exerce contre les responsables religieux ou le service
d’ordre. La prsomption d’innocence est une composante importante des liberts
publiques mais Nicolas Sarkozy la bafoue ngligemment quand il s’agit de ne pas
froisser le lobby catholique. Quoi de plus discriminatoire que de privilgier
d’emble une parole contre une autre ?
–
Nicolas Sarkozy estime qu’ » on ne
se serait (pas) permis de faire (cette
action)
dans un autre lieu de culte « . Nous lui laissons le soin de dvelopper ces
allusions assez obscures, qui reprennent des arguments dj entendus chez des
intgristes catholiques et qui stigmatisent les » autres lieux de culte » comme
moins accueillants et tolrants que l’Eglise catholique.
–
Rappelons enfin Nicolas Sarkozy que la droite laquelle il appartient ouvre
les portes des glises coup de hache quand il s’agit d’vacuer des
sans-papierEs. Si ce comportement est « acceptable », peut-tre n’avons nous pas
la mme ide du respect des lieux de culte.
