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Moi aussi, j’ai décidé d’adopter un chien.

Il me semble parfois qu’en tant qu’homosexuel accompli, je ne puisse atteindre l’état de bonheur ultime qu’en complétant mon individu d’un producteur / fournisseur d’amour. Ça vous en bouche un coin cette phrase, hein ? Et bien oui, moi aussi je peux parler comme un journaliste de Technikart ! Et toc ! Bon, soyons sérieux 2 minutes : en fait, ce que je voulais vous dire, c’est que comme cela fait plus de dix mois que je suis célibataire et que l’été s’annonce long, j’ai décidé d’adopter un chien. Après tout, j’ai des heures régulières au travail, j’ai un grand appartement et de l’argent à craquer en conneries. Alors pourquoi pas un chien !

J’aurais pu essayer de faire un gosse façon père célibataire et moderne cuvée 2000, mais rien qu’à l’idée de pénétrer dans ce monde inconnu et d’aller fièrement là où aucun pédé n’est allé avant (pour ceux qui ont lâché le train en route, je parle du vagin !) ; rien qu’à l’idée, donc, de mettre mon doigt dans le piège à con, j’ai comme des remontés d’acides. Et puis, j’ai déjà donné pour la patrie, faudrait pas que ça devienne une habitude. De plus, les taux de réussite ne sont pas toujours excellents et il faut attendre neuf mois avant d’avoir le résultat. Au moins avec un chien c’est rapide, je fais un tour à la SPA et je me retrouve avec un bâtard qui va me mordiller les orteils et pisser sur mon nouveau pantalon Armani (qui a dit « comme au Q.G. », je l’ai entendu, espèce de médisante !).

D’accord, je vous entends d’ici me dire « et pourquoi pas un chat ? ». Et bien je vous répondrais qu’ils sont trop indépendants et qu’ils ne vous donnent de l’amour que quand eux en ont envie. En fait, je crois que ça me rappellerais trop mon ex-mari. Et puis, heu, pourquoi pas un hamster ! ? ! Si c’est pour qu’il finisse écrasé entre les coussins du canapé par ce qu’on s’y est malencontreusement assis dessus, et bien, non merci !

Non, non, non, je vais adopter un chien ; je sais pas moi, un labrador, un carlin ou un Jack Russel (qui a dit comme tous les autres pédés du Marais, je vous trouve bien médisantes aujourd’hui ! ! !). Je l’appellerais Gucci ou Prada, ou bien Missoni, ou alors Gianni. De toute façon, il se doit d’avoir le nom d’un créateur italien. Je sais que ce n’est qu’une petite boule de poil, mais je ne vais quand même pas l’appeler Dalida !

Au moins, je sais que lui, il va me donner un amour sans condition. Il se foutra que je ne me sois pas rasé ou que je porte ce T-shirt vintage de chez Céline que tout le monde déteste. Des inconvénients ? Bien sûr, il y en a quelques uns : il faut le sortir pour le faire pisser même le dimanche matin, il faut jouer avec lui même si on a ramené du boulot à la maison le soir… il vous crache à la gueule son haleine fétide… … il mordille vos chaussures en cuir de Cordoue à 6500 francs… … … il en fout partout quand il mange et il prend toute la place sur le lit… … … … Tout compte fait je sais pas si je vais pas me démerder pour me trouver un mec, moi ! Ou alors j’achète un hamster !



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QUEEN WEEKLY N 98

Conte à rebours