Pour faire avancer les droits des homosexuels, il est nécessaire de se battre également sur d’autres fronts, et de remettre en cause les valeurs de la vieille morale.
Les homos, qui ne se reproduisent pas sont toujours plus nombreux. Cette vieille blague n’est pas très intelligente à entretenir car si elle nous plaît en nous montrant que nous serions de moins en moins seuls, elle encourage le mythe de l’extension de l’homosexualité que brandissent souvent nos détracteurs : banaliser l’homosexualité serait selon eux, encourager des petits jeunes à être homo. On rejoint le fameux thème de l’influence sur le bas-age qui n’a pas fait ses choix (exploité dans les campagnes contre la pédophilie, grossière erreur d’accepter ce motif dans la lutte anti-pédophile car cela suggère que l’homosexualité est inférieure… il y a d’autres manières de condamner plus efficacement la pédophilie.)
L’homosexualité est traditionnellement inférieure justement car elle est non reproductive, d’où l’importance de se battre pour le droit à l’adoption ou le droit d’un père ou d’une mère homo d’élever son gosse. Erik Remès, contre qui je m’oppose parfois, a réussi un très beau coup de gueule la semaine dernière, lisez sa contrib. L’homo-parentalité est essentielle pour nos droits et sur ce point le rôle des lesbiennes est primordial. Les lesbiennes incarnent naturellement et de façon plus rassurante la parentalité homosexuelle. Enfin, si les homomâles ont déserté peu à peu les associations de lutte contre l’homophobie maintenant qu’ils sont rentrés dans les mours et dans le paysage public, les lesbiennes, elles, ont plus de chemin à faire or, elles sont beaucoup plus nombreuses et beaucoup plus motivées que par le passé dans les associations (grâce au succès de leurs prédécesseurs masculins ?). Allez, les goudous ! A vous de jouer la chair à canon pour le bien-être des générations de demain !
Derrière l’idée de procréation, la religion a souvent brandi le fameux droit à la vie. Et bien lisez ceci : voilà ce que ça donne le droit à la vie :
Le Quotidien du Médecin (24 Octobre 2001)
»LE DROIT A L’EUTHANASIE ASSISTEE REFUSE A UNE BRITANNIQUE »
»La justice britannique a refusé à Diane Pretty, 42ans , atteinte de sclérose latérale amyotrophique, le droit de se suicider avec l’aide de son mari. Le 31 Août, la Haute Cour de Londres avait jugé que sa requête devait entre examinée, lui laissant espérer un jugement qui aurait été sans précédent pour la Grande-Bretagne . Le juge M. Tuckey a expliqué la décision, accompagnée d¹une interdiction de faire appel, en ces termes : »Ce cas porte sur le conflit entre deux des droits fondamentaux de l’homme » : le droit à la vie et le droit de décider ce qui peut et ne pas entre fait à son propre corps. Le droit anglais donne la priorité au premier, tout comme la convention européenne des Droits de l¹homme ( qu’avait invoqué la plaignante ). Le droit anglais limite le droit de la personne à disposer de son corps afin de la protéger contre sa propre volonté. »Un meurtre délibéré, même après consentement et dans un contexte des plus pénibles reste un meurtre », a ajouté le juge . Tuer comme résultat d’un pacte dans le cadre duquel l’un meurt et l’autre survit constitue un homicide, dont la peine maximale est la prison à vie. »
C’est ça le droit à la vie ?!
Si je devais mourir, avant de mourir, qu’on me l’amène ce juge, et je lui ferai goûter son droit à la vie. Je ne trouve pas les mots . On reconnaît toute l’horreur d’une logique qui applique sans discernement un code à la lettre et des propos d’une rare inconséquence : »protéger » cette femme et de la belle manière : en lui imposant la torture le reste de sa vie , en la privant d’un acte d’amour extraordinaire qui est de ce voir délivré du mal par celui qu’on aime. LE DROIT A LA VIE N’EXISTE PAS : c’est un instrument d’oppression bien connu qui consiste à déposséder l’homme de son corps, ce droit mentionné n’est pas à mettre en compétition avec un pouvoir de torture et de soumission. Imposer la poursuite d’une torture n’est pas un droit.
Le Droit DE la vie n’a rien à voir avec le droit à la vie. La vie se détermine elle-même, elle n’est pas conditionnée par l’extérieur. Ce juge n’a pas à décider. le meurtre qu’il dénonce n’est pas un crime mais un devoir, la dernière espérance contre le mal. Il y a évidemment pire que la mort. On rejoint la vieille discussion de celui qui préfère entre libre que vivant face à celui qui accepte la servitude pour survivre. L’esclavage s’est toujours appuyé sur la »malédiction » qui s’abattrait sur ceux qui se suicident. Une tierce personne ou un Etat n’a pas à s’arroger la possibilité d’interférer dans la décision libre de 2 êtres, l’avortement est un droit fondamental. De même, le bareback appartient à la même catégorie des droits élémentaires de l’homme. A ne pas le défendre, les homos feraient bien de prendre garde aux vents tournants qui pourraient bien leur faire perdre le droit de s’aimer entre adultes consentants. Leur consentement mutuel ne constituant pas une garantie à leur droits civils. C’est ce qui est encore pratiqué dans de nombreux pays.
Cette affaire rejoint une autre affaire , Française celle-là : l’affaire Perruche, que j’aime à rappeler. Les parents du jeune garçon né très gravement handicapé tant physiquement que mentalement ont autrefois gagné un procès contre un hôpital où on ne leur avait pas dit que la rubéole de la mère risquait d’entraîner une naissance malheureuse, la mère aurait alors pu avorter. Elle a gagné son procès. Elle a ensuite récemment porté plainte au nom de l’enfant luisette. Le thème est le suivant . Y-a-t-il PREJUDICE A NAîTRE ? Cela rejoint le thème de la priorité du droit à la vie. Les Perruche ont gagné en première instance, puis cette victoire a provoqué la levée de boucliers des détenteurs de la morale traditionnelle, celle de la torture institutionnalisée pour plaire à Dieu, et dont on reconnaîtra Christine Boutin ou le Pr Mattei comme figures de proue. Quand en finira-t-on avec ces vieilles lunes, quand en finira-t-on avec la récupération des miséreux pour glorifier leur torture. Quand les médias arrêteront-ils de cautionner ces associations de parents de handicapés manipulés par l’opus dei, qui revendiquent la dignité des handicapés quand il n’a jamais été question de celle-ci et quand la cause de leur mécontentement vient en fait d’autres parents plus gravement atteints et beaucoup plus clairvoyants ! La durée de la vie ne vaut rien, sa qualité est toute l’affaire.
A nous de voir si nous voulons renaître en homme libre ou en vache sacrée ?


