Monsieur l’Ambassadeur d’Egypte
Ambassade d’Egypte
56, avenue d’Iéna
75016 PARIS
Paris, le 23 septembre 2001
Monsieur l’Ambassadeur,
Je viens d’être informée de la troisième audience du procès de 52 égyptiens accusés de « comportements obscènes entre hommes » et d’atteinte à la religion.
Ces personnes, arrêtées le 10 mai dernier, dans une discothèque réputée gay, auraient subi des tortures. Outre la publication de leurs noms et de leurs photos dans la presse, leur procès est doublé d’un véritable lynchage médiatique. Bien que l’homosexualité ne soit pas condamnée par la Loi égyptienne, les accusés n’ont pas d’autres choix que de nier leur homosexualité, dont on les accuse pour assurer leur défense, quitte à recourir à l’expertise de médecins.
Permettez-moi de vous exprimer ma forte inquiétude de voir l’Etat égyptien donner des gages à ses extrémistes. Mon point de vue est renforcé également par les accusations d’incitation à la prostitution perpétrées à l’encontre de féministes menant campagne contre l’excision et d’apostasie de l’auteur féministe Nawal El Saadawi. Aujourd’hui, ce sont les homosexuels qui sont désormais désignés comme boucs émissaires.
Luttant contre toutes les formes de discriminations, notamment sexistes, lesbophones ou homophobes, je tiens à dénoncer le procès de ces 52 personnes et leurs éventuelles tortures, de tels actes étant contraire au respect des libertés et des droits fondamentaux.
Ce sont les raisons pour lesquelles je me permets de solliciter votre intervention pour la libération immédiate de ces 52 personnes et la levée de leurs accusations.
Je vous prie de croire, Monsieur l’Ambassadeur, en l’expression de mes sincères salutations.
Questin écrite
Madame Odette TERRADE, Sénatrice du Val de Marne, attire l’attention de Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères sur la troisième audience du procès de 52 égyptiens égyptiens accusés de « comportements obscènes entre hommes » et d’atteinte à la religion.
Ces personnes, arrêtées le 10 mai dernier, auraient subi des tortures dans un pays connu pour pratiquer de tels actes. Outre la publication de leurs noms et de leurs photos dans la presse, leur procès est doublé d’un véritable lynchage médiatique. Bien que l’homosexualité ne soit pas condamnée par la Loi égyptienne, les accusés n’ont pas d’autres choix que de nier leur homosexualité. Ce procès, avant tout politique, s’inscrit dans une dérive de l’Etat égyptien prêt à tout pour donner des gages à ses extrémistes. Après les accusations d’incitation à la prostitution perpétrées à l’encontre de féministes menant campagne contre l’excision, l’accusation d’apostasie de l’auteur féministe Nawal El Saadawi, les homosexuels sont désormais désignés comme boucs émissaires.
Ce sont les raisons pour lesquelles Madame TERRADE demande à Monsieur le Ministre quelles démarches il compte prendre auprès des autorités égyptiennes afin que ces 52 accusés soient immédiatement et sans conditions libérés et afin qu’une enquête soit ouverte pour déterminer si ces personnes ont subi de mauvais traitements ou des tortures.

