Je vous entends d’ici ricaner : ça y est, Tonton Franky se jette dans la politique ! Et alors, Philippe Meynard, il est bien PD et UDF, alors pourquoi pas moi ?! C’est tout à fait possible.
D’abord, il faut que je change de tenue ; finis mes vieux 501 et mes T-shirts blancs, je remets mes costumes (oui mais, sans la cravate et avec des Campers – j’ai dit de droite pas vieille France !). Bien sûr je laisse tomber Libé et je m’abonne au Monde. Au boulot, ça sera pareil : ne comptez plus sur moi pour être le fier défenseur de la condition salariale, me voilà transformé en vrai exploiteur de masse avec un seul mot à la bouche – le profit . A moi le Darwinisme, la survie du plus fort et le capitalisme.
Mieux, je vais créer ma propre startup et je vais m’en foutre plein les poches avec tous ces pédés qui ne pensent que par leur bite. Je l’appellerai TapetteBay.com et ce sera un portail vers une nouvelle expérience sexuelle sponsorisé par le Printemps de l’homme et n’importe quelle compagnie d’assurance assez futée pour adapter ses contrats aux couples homosexuels.
Of course, je roulerai en BMW ou alors en Jaguar (ça fait tellement plus Lord Anglais dans sa penthouse !). Je ferai une vrai purification dans mon groupe d’amis : finis les vendeuses et les bookeuses qui travaillent dans Le Fashion. Je serai élitiste, ne me mélangeant qu’avec des P.D.G., des directeurs de communication ou des dirigeants de sociétés de courtage. Je ne vais quand même pas manger dans le même assiette que ces tapettes intellectuelles de gauche. Affichons quelques standards, que diable !
Pour le shopping, finis H&M, GAP et Celio, ce sera Armani et Gucci ; du noir, du noir et encore du noir !
Comme de bien entendu, j’irai à l’église, mais réformiste s’il vous plaît . Le prêtre bénira mon union avec l’homme de ma vie, et je défendrai ma patrie contre le pêché. Certes, je jurerai amour et fidélité, mais je rédigerai un contrat d’union devant notaire : vous voudriez pas que ce pauvre con se barre avec tout mon pognon quand même ! Et pour clôturer le tout, je serai inhumain, misogyne et sans remords.
Il sera tellement facile de me détester. Mais en fait, je n’oublierai pas notre cause à tous et pour faire chier la Grosse Boutin, je m’appliquerai à être son digne fils. Ça ferait bien de sa vie un enfer à l’autre conne si elle avait un fils pédé : elle nous rejouerait le remake de l’exorciste et elle s’occuperait un peu moins de ce que l’on fait de notre trou de balle. Elle se flagellerait dans le désarroi le plus total et peut être qu’elle se verrait envahir par un relent amer de tolérance. Oh comme cette situation amènerait bien des sourires sur le visage de toutes les tapettes de droite, de gauche ou juste du milieu de rien. Et oui, Madame, car quelque soit votre tendance politique, rien n’est tout noir ou tout blanc (ou tout rose !). Avoir un fils pédé, Madame, c’est bien là tout le mal que je vous souhaite.


