On n’chappe pas au numro spcial Halloween c’est comme a on n’ a pas le choix. Bon. Ce qui devient difficile, c’est de trouver tous les ans quelque chose dire sur cette fte dcrie par certains, et attendue comme THE sortie de l’anne par d’autres. J’aurais pu faire quelques lignes de trs mauvais got en-hommage–nos-chers-disparus. J’ai pas os. Ou alors donner la recette de la soupe la citrouille. Mais je suis nul en cuisine. Et puis je me suis rappel que Halloween, pour moi, c’tait tous les jours. Car c’est au quotidien que je vis l’horreur, que je ctoie le paranormal, que je frle le cauchemar, que je baigne dans l’trange. d’abord il y a l’esprit sonneur qui habite l’intrieur de mon tlphone et qui n’arrte pas de manifester sa prsence tout au long de la journe avec de lugubres tululute… tululute… tululute… (il y a longtemps que les tlphones ne font plus dring, dring et encore moins drelin, drelin). Au bout du fil, une voix de sorcire : je suis bien chez e.m@le ? . Il y a aussi le fantme qui hante l’ascenseur. Son jeu favori : coincer le livreur de pizza entre deux tages. Sa plaisanterie la plus cruelle : tomber en panne quand je reviens de faire pisser le chien alors qu’il est dj minuit douze. Encore plus terrifiant, le dmon vicieux qui a pris possession de la machine caf. Aucun exorcisme n’a encore russi le dloger de l’objet le plus prcieux des matines de bureau. Il agit de faon trs complexe. Le caf cote 2 francs. Bien que la machine diabolique accepte les pices de 5 et 10 francs, elle ne vous rend pas la monnaie. Si je veux de l’eau chaude pour rallonger mon caf, il faut d’abord que j’use mon crdit ( savoir 8 francs, c’est–dire 10 francs moins les 2 francs du caf cit plus haut, Ok ?), ce qui m’oblige rincer mes collgues qui en profitent honteusement. A l’heure du djeuner , au petit restaurant du coin, la sorcire qui fait semblant d’tre serveuse aura encore remplac le vin par un infme brouet malfique au got de vinaigre. Et puis je sais bien que les clients du restaurant ne sont pas des clients comme les autres… mais des visiteurs venus d’une lointaine galaxie pour crer une race hybride et dtruire l’humanit. Ils sont tous habills avec des salopettes bleues ; ils ont la figure rouge , des gros ventres, ils rient trs vulgairement et mettent la main aux fesses de la serveuse. Certains les appellent des ouvriers… Mon oeil, ouais ! Et mon chien, qui perd plus de poils qu’un ours polaire, hein ? C’est un sort qu’on lui a jet, c’est sr. C’est le gouvernement qui nous cache tout, moi je vous le dis.
Thomas Primo