Il n’y a pas si longtemps, de trs dignes chercheurs amricains avaient cri eurka en annonant la dcouverte du gne responsable de l’homosexualit. Les Amricains sont comme a (ils ne sont pas les seuls), ils n’aiment pas ce qui dpasse, a les angoisse. Quand la gntique vole au secours de la morale, il y a toujours du souci se faire. Noam Chomsky, minent linguiste d’Outre-Atlantique, rpandait des les annes 70 la thorie d’une Grammaire Universelle, c’est–dire l’ide d’une structure syntaxique commune toutes les langues. Il y avait dj dans ce fantasme d’universalit le dsir inavou et rassurant de l’uniformisation cautionn par la science, ce qui est encore la meilleure faon de nier les diffrences. Avec ce gne, l’homosexualit devenait une anomalie biologique, et par consquent une maladie curable. Une faon de remplacer l’opprobre par la piti, une formulte bien plus douce pour la conscience. Fort heureusement, de ce gne il ne reste qu’un mauvais souvenir. Qu’ cela ne tienne ! Les savants amricains se sont trouv un nouveau dada, une vilaine chose combattre grands coups de microscopes : l’infidlit. Et vlan ! Voil qu’on dcouvre qu’en greffant un gne de compagnol, rput pour sa fidlit, sur une souris, de nature volage, cette dernire devenait plus sociable et fidle. C’est la vasopressine, une hormone scrte chez la souris comme chez l’homme, qui serait responsable de tous ces dbordements sexuels mettant les couples en pril. Mais pas de panique, une bonne thrapie gnique par l-dessus, et l’harmonie rgnera nouveau dans les mnages. Vous vous tenez mal table ? C’est sans doute qu’il vous manque le gne baronne de Rotschild, responsable de la bonne ducation. Vous n’aimez pas le poisson ? C’est que l’hormone Commandant Cousteau vous fait certainement dfaut. On imagine les drives que peut entraner ce genre de dcouvertes. En esprant qu’ils se soient encore plant. Sinon pour faire plaisir aux scientifiques amriciains, dsormais on dira : changement d’herbage rjouit les veaux. aux hormones !
Thomas PRIMO
