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Scarlatti Sonates

Contemporain de Bach, Haendel et Rameau, Domenico Scarlatti passa une grande partie de sa vie à la Cour d’Espagne ; une solide amitié, nourrie de l’amour commun de la musique, le liait en effet à l’Infante Maria Barbara du Portugal, devenue en 1729 l’épouse de l’héritier du trône. Et c’est en grande partie pour sa royale élève que Scarlatti composa plus de 550 sonates, pièces assez courtes permettant chacune de maitriser une difficulté technique particulière.

Gabriele d’Annunzio, dans son style inimitable, les comparait à « des colliers qui se rompent et dont les perles roulent sur des gradins où l’eau s’écoule en minuscules cascades, bulles aussi précieuses que les larmes de la beauté qui pleure ».

Concises, brillantes et virtuoses, les sonates de Scarlatti sont il est vrai immédiatement reconnaissables, en grande partie par leurs multiples références aux mélodies et rythmes espagnols. C’est ce que montre très bien la sélection proposée par Alexandre Tharaud dans son récital publié récemment par Virgin Classics et que l’artiste présente comme « rouge sang ».

Le disque propose un équilibre très réussi entre des pièces célèbres et d’autres beaucoup moins connues, entre des sonates brillantes et d’autres plus douces, comme la merveilleuse K 208, longue plainte en forme d’aria, qui déploie les larges arabesques de sa mélodie sur de sobres accords de guitare. L’interprétation que Tharaud donne de cette sonate surprend par son tempo vraiment très large et une retenue expressive qui peut conférer à de la froideur. Ce qui est dommage, car si l’approche est intéressante et le jeu parfait, l’émotion n’est pas là ; peut-être est-ce voulu, mais le « rouge sang », pour moi, ce n’est pas seulement du feu mais aussi de la fièvre et de la passion.

Malgré cette petite déception, finalement assez personnelle, le récital d’Alexandre Tharaud est très réussi, dans la droite ligne de ses précédents enregistrements consacrés à Couperin, Rameau et Ravel : jeu décidé, précis et articulé, intelligence du texte, élégance des lignes, des qualités qui inscrivent Tharaud dans la meilleure tradition française.

JEF pour CitéGAY ( http://jefopera.blogspot.com/ )



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